Des manifestants contre l'insécurité ont érigé plusieurs barrages à Longoni, au nord de Mayotte, bloquant complètement le port principal de l'île et empêchant tout ravitaillement. Les trois barrages, "hermétiques", ont été mis en place dès 8h00, a affirmé Maoulida Momed, un des porte-parole du mouvement qui a déclaré que "rien ne rentrait, rien ne sortait". Ces barrages sont en grande majorité composés d'arbres coupés et de branchages, ainsi que de pneus entassés et ils sont tenus par près de 200 personnes en tout. D'autres blocages routiers dans le centre de l'île sont en place, selon les organisateurs.
Mouvement contre l'insécurité. Le blocage des accès au port devrait être levé le soir et remis en place dès lundi matin, tandis que les points de blocage habituels reprendront en début de semaine, ont averti les organisateurs. Ils entravent la circulation routière voire piétonne au nord, au centre et au sud de l'île depuis le 28 février. Mayotte est secouée depuis le 20 février par un mouvement de contestation populaire contre l'insécurité, notamment aux abords des établissements scolaires, mené par une intersyndicale et prenant de multiples formes : manifestations dans les rues du chef-lieu, opération escargot, opération "île morte", blocage de la liaison maritime entre Grande-Terre et Petite-Terre, et barrages érigés sur les principaux axes routiers paralysant une partie de la circulation toute la journée.
Renforts de sécurité. Des renforts de sécurité sont arrivés à Mayotte en fin de semaine afin de "sécuriser les établissements et les transports scolaires", a annoncé samedi un communiqué conjoint des ministères de l'Intérieur, des Outre-mer et de l'Education nationale. Le gouvernement a aussi "demandé au vice-rectorat de tout mettre en oeuvre pour ouvrir les établissements" pour la rentrée scolaire, prévue lundi.
Mais l'intersyndicale a appelé "toute la population de Mayotte à maintenir les actions" et "à descendre massivement dans les rues" du chef-lieu Mamoudzou le 13 mars. Elle a demandé samedi "aux maires de fermer les établissements scolaires et invité les parents de garder leurs enfants à la maison jusqu'à nouvel ordre"."L'Etat assumera pleinement ses responsabilités, la rentrée des classes se fera demain matin à Mayotte", a déclaré de son côté dimanche le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux au Grand Rendez-vous de CNews, Europe 1 et Les Echos.