Jean-Luc Mélenchon a répliqué vendredi à la promesse d'Emmanuel Macron de réformer la France sans rien céder "aux fainéants", en appelant à la mobilisation mardi contre la réforme du droit du travail.
À quelques jours du premier mouvement social de son quinquennat, le président s'est engagé à réformer le droit du travail, l'assurance chômage, la politique du logement et des transports "sans brutalité, avec calme, avec explication". "Je serai d'une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants ni aux cyniques ni aux extrêmes", a-t-il ajouté devant la communauté française d'Athènes. Des propos repris sur Twitter par le leader de La France insoumise, qui les a accompagnés d'une invitation : "Abrutis, cyniques, fainéants, tous dans la rue les 12 et 23 septembre !".
Abrutis, cyniques, fainéants, tous dans la rue les 12 et 23 septembre ! pic.twitter.com/cGYwUnaafH
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 8 septembre 2017
La France insoumise invite à manifester le 23 septembre. La CGT, la FSU et Solidaires appellent à manifester mardi contre la réforme du droit du travail présentée la semaine dernière par le gouvernement. La France insoumise invite à faire de même le 23 septembre. Le mot "abruti" fait écho aux termes utilisés fin août par le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, qui avait accusé Emmanuel Macron de prendre les Français pour des "imbéciles" qui ne comprenaient pas les bienfaits de la réforme du droit du travail.
Macron s'était déjà excusé après d'autres commentaires. Après le début de polémique sur le terme "fainéants", l'entourage d'Emmanuel Macron a déclaré qu'il avait conclu son discours "en rappelant sa détermination à agir face à tous les conservatismes qui ont empêché la France de se réformer". Lorsqu'il était ministre de l'Économie, Emmanuel Macron avait déjà utilisé des expressions perçues comme des provocations. Il s'était notamment excusé devant les députés après des commentaires sur les salariés "illettrés" des abattoirs Gad.
"La survie du pays est en jeu". Emmanuel Macron a souligné à Athènes que l'aptitude de la France à convaincre les Européens de réformer la zone euro dépendrait de la capacité du pays à se transformer. "La survie du pays" et sa voix sont en jeu, a-t-il expliqué. "Croyez-vous un instant que nos partenaires européens vont regarder la voie que nous ouvrons si, chez nous, nous ne savons pas changer les choses ?", s'est-il interrogé. "La capacité de la France à se transformer, c'est sa capacité démontrée à transformer l'Europe dans le même temps."
Emmanuel Macron plaide pour une réforme ambitieuse de la zone euro, avec la création d'un budget, d'un ministre des Finances permanent et d'un contrôle démocratique. Il devra, pour y parvenir, convaincre les dirigeants allemands, dont les propositions vont jusqu'à présent bien moins loin et avec lesquels il prévoit d'écrire une feuille de route de réformes européennes d'ici la fin de l'année.