1:23
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : AFP
Après le meurtre de Philippine, étudiante de 19 ans dont le corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, des responsables politiques de droite et de gauche ont mis en cause "la chaîne pénale et administrative" dans cette affaire. Ils estiment que le suspect n'aurait pas dû être libéré avant l'obtention du laissez-passer.

Plusieurs responsables politiques, de droite comme de gauche, ont mis en cause "la chaîne pénale et administrative" dans l'affaire du meurtre de Philippine, une étudiante tuée à Paris, jugeant que le suspect, sous le coup d'une OQTF comme Europe 1 le révélait mardi soir, n'aurait pas dû être libéré avant l'obtention du laissez-passer permettant son expulsion vers le Maroc.

"Le problème des OQTF, il faut que ça aille vite", juge François Hollande

"Quand on a quelqu'un qui est en détention, qui est un individu dont on peut penser qu'il est une menace pour la société française, on ne devrait pas avoir à le libérer avant même qu'on ait l'assurance qu'il pourra repartir", a jugé le patron des socialistes, Olivier Faure sur BFMTV/RMC.

"Le laissez-passer consulaire qu'on devait récupérer auprès des autorités marocaines devait déjà en réalité être récupéré avant même de le libérer ou de le mettre en rétention où les délais, là, sont en fait circonscrits dans le temps", a-t-il jugé.

L'affaire en bref

Trois jours après la découverte du corps de Philippine enterrée dans le bois de Boulogne à Paris, un suspect de 22 ans, condamné par le passé pour viol et sous le coup d'une OQTF, a été interpellé mardi en Suisse. Selon une source proche du dossier, le suspect était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz avant son expulsion.

Mais le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait "parvenir l'autorisation d'expulsion" aux autorités françaises, selon cette source. La veille du meurtre, le 19 septembre, le suspect avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.

"C'est le problème des OQTF (mesures d'éloignement du territoire, NDLR), il faut que ça aille vite", a souligné François Hollande qui a mis en cause sur franceinfo la "chaîne pénale et administrative".

"Une des urgences à traiter", selon Gérard Larcher

Le ministre de l'Intérieur, le très conservateur Bruno Retailleau (LR), a appelé sur X à "faire évoluer notre arsenal juridique".

"Nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer ou de nous indigner", a-t-il martelé Sur France Inter, le président Les Républicains du Sénat Gérard Larcher s'est, lui aussi, interrogé sur le fonctionnement de la chaîne pénale, estimant que "c'est une des urgences" à traiter.

"Toute la lumière devra être faite sur les conditions de sa libération. Pour la sécurité des Français, l'expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers est un impératif", a jugé le député macroniste Charles Rodwell sur X.

Pour la députée RN Edwige Diaz, "une première mesure doit être immédiatement prise : un étranger sous OQTF doit passer de la case 'prison' à la case 'avion', sans passer par la case 'libération'".