Comment résoudre la crise migratoire ? En visite à Calais, où de nombreux migrants se réunissent chaque année avant de tenter de traverser la Manche au péril de leur vie, Manuel Valls a annoncé la construction pour "début 2016" d'un campement humanitaire pouvant accueillir 1.500 personnes. Insuffisant selon Xavier Bertrand, candidat Les Républicains aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, invité lundi d'Europe 1.
Pas une solution "par petits bouts". "Je ne comprends pas pourquoi les problèmes de Calais sont pris les uns après les autres et pourquoi on n'apporte pas une solution d'ensemble une fois pour toute. Il suffit d'aller sur place pour voir que ce n'est pas un problème qui peut se régler par petits bouts", assure le député de l'Aisne (Picardie).
L'élu de l'opposition reconnaît la nécessité d'une telle structure d'accueil. Mais selon lui, le gouvernement ne doit pas se contenter de ça. "L'idée d'avoir un camp avec plus d'humanité pour les migrants, nous défendons cette idée. Mais ça ne règle pas tout. Cela améliore les conditions de vie des migrants. Mais est-ce que cela améliore la vie des Calaisiens ? Non", martèle le candidat, pour qui ce camp peut créer un "appel d'air" pour d'autres migrants.
"Assurer la sécurité". Que propose donc le maire de Saint-Quentin pour compléter l'action de Manuel Valls ? L'application des "décisions de justice". Evacuer les squats sauvages, reconduire à la frontière les migrants dans l'illégalité… "Il faut d'autres mesures, qui ne dépendent pas de l'Europe, pas de l'Angleterre, mais du seul gouvernement français. Et là le gouvernement n'a pas été assez clair", insiste Xavier Bertrand, qui se dit soucieux de "rétablir l'ordre et assurer la sécurité partout dans Calais".
Une aide de 5 millions d'euros. En compagnie de deux commissaires européens qui ont annoncé le déblocage de 5 millions d'euros supplémentaires pour améliorer l'accueil des réfugiés sur place, Manuel Valls a également appelé à une politique migratoire européenne durable en matière d'asile. L'Allemagne et la France pressent l'UE d'agir plus vite et avec plus d'unité pour faire face à l'aggravation de la crise. Le Luxembourg, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, organisera le 14 septembre une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur des Vingt-Huit consacrée aux mesures à prendre pour faire face à l'afflux de migrants.