Le gouvernement a dévoilé jeudi soir son projet de budget pour 2025. Objectif : ramener le déficit à 5% du PIB l’an prochain. À la clé, un effort colossal de 60 milliards d’euros avec 40 milliards de baisse de la dépense publique et 20 milliards de hausse d’impôts ciblés sur les grandes entreprises et les ménages les plus aisés. Ce texte va maintenant être examiné au Parlement dans une ambiance politique explosive. Le gouvernement tente déjà de jouer l’apaisement et assure que la copie va pouvoir être modifiée.
"Ce n'est ni une cure d'austérité, ni un matraquage fiscal"
L'addition pour le moins salée est difficile à faire passer auprès des Français mais le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin parle d’un chemin de responsabilité. "On doit faire des choix courageux maintenant pour s'éviter des choix douloureux plus tard. Ce n'est ni une cure d'austérité, ni un matraquage fiscal", a-t-il lancé.
Être responsable plutôt que populaire, telle est la philosophie mise en avant par Michel Barnier. Peut-être une manière de préparer les esprits à un 49.3 qui semble à ce stade inévitable, face à des oppositions en colère et de vives tensions au sein même de l’alliance LR-Macronie.
Un projet "perfectible"
Malgré tout le ministre de l’Économie, Antoine Armand, tend la main aux parlementaires. "Nous sommes à la disposition désormais de la représentation nationale pour que le débat parlementaire vive, aussi pour que des propositions puissent être faites pour améliorer ce projet qui est évidemment perfectible", a-t-il déclaré.
Et face à un gouvernement brisant les tabous du macronisme sur les hausses d’impôts, le président de la République, lui, est apparu en retrait lors du conseil des ministres, confie un participant. Face à des oppositions furieuses et de vives tensions au sein de l'alliance LR-macronie, le recours au 49.3 semble inévitable pour faire passer ce budget 2025.