Assiste-t-on à un revirement du gouvernement dans l’analyse du drame de Crépol ? Une semaine après la mort de Thomas, tué à Crépol à coups de couteau, l'exécutif a apporté son soutien - tardif - aux proches du jeune homme et aux habitants de ce village de la Drôme. L’exécutif semble finalement prendre la mesure de la déflagration qu’a suscité ce drame dans l’opinion publique. Olivier Véran a complètement revu ses éléments de langage.
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"Basculement de notre société"
Il y a six jours à peine, le porte-parole du gouvernement déclarait à l’issue du conseil des ministres : "Je n’ai aucune velléité de rechercher la moindre explication. Est-ce que ça reflète ce qu’est devenue la société française aujourd’hui ? Je suis peut-être un optimiste mais je considère que notre société est plus solide que cela", refusant au passage de reprendre à son compte le diagnostic "d'ensauvagement" formulé par le ministre de l’Intérieur.
"Ça prend plus qu’un mot pour pouvoir dire les choses", avait-il conclu. Olivier Véran veut donc choisir ses mots. Il les avait soigneusement préparés pour son déplacement à Crépol, et force est de constater que la teneur de son propos n’est plus tout à fait la même. "Nous devons regarder la réalité en face et avoir le courage de dire les choses. Ce qui a coûté la vie à Thomas n’est ni un fait divers, ni une simple rixe en marge d’un bal de village. C’est un drame qui nous fait courir le risque d’un basculement de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur", a-t-il déclaré à Crépol lundi. Une expression cette fois semblable à celles des principaux responsables politiques de droite, qui la semaine dernière étaient encore accusés de faire de la récupération politique.