Les prix de l'immobilier flambent dans la capitale. A tel point que certaines familles de la classe moyenne, qui travaillent à Paris, se voient dans l'obligation de quitter la capitale pour aller se loger en banlieue ou en province. Une situation à laquelle les candidats à la mairie de Paris Anne Hidalgo et Benjamin Griveaux souhaitent trouver des solutions, comme ils l'ont tous deux fait savoir mercredi.
20 milliards d'euros pour racheter, transformer et proposer des immeubles à la location
Mercredi, la candidate à sa propre succession, Anne Hidalgo a visité un immeuble réhabilité dans le 9e arrondissement de Paris. A cette occasion, elle a présenté son plan de bataille pour le logement. "La question du logement reste la question numéro 1. Que des gens qui font fonctionner une ville ne puissent pas s'y loger, c'est un problème", a-t-elle déclaré au micro d'Europe 1.
Si l'actuelle maire de Paris a rappelé l'investissement de 3 milliards d'euros dans le logement pendant sa mandature, elle explique vouloir aller plus loin en créant une société publique-privée. "Nous voulons lever 20 milliards (de fonds) pour racheter des immeubles, les retransformer et les proposer à la location pour les classes moyennes", a-t-elle annoncé.
Anne Hidalgo a également déclaré qu'elle souhaitait "reconquérir 30.000 logements, au moins 20% en dessous du prix du marché actuel". Elle promet aussi 25% de logements sociaux en plus d'ici 2025, le maintien de l'encadrement des loyers et l'organisation d'un référendum sur Airbnb.
"Structurer le marché du logement intermédiaire"
"La question du logement est centrale. Quand vous engouffrez la moitié de vos revenus dans le logement, c'est pas possible. Quand les classes moyennes quittent Paris parce que ceux qui y travaillent n'ont pas les moyens d'y vivre, vous avez un immense problème", a quant à lui estimé Benjamin Griveaux, candidat LREM à la Mairie de Paris, dans l'émission Ça fait du bien mercredi.
Le député de la 5ème circonscription de Paris propose pour sa part de "structurer le marché du logement intermédiaire", c'est-à-dire "d'investir dans le logement intermédiaire et pas seulement dans le logement social". Il veut ainsi que "dans les 500 millions d'euros par an qu'on consacre au logement social, on prenne une part qu'on va consacrer au logement intermédiaire".
"A Paris, on a fait beaucoup de parc social, c'était utile, mais on a laissé tomber les classes moyennes. Ian Brossat, l'adjoint au logement d'Anne Hidalgo veut chasser les familles de Paris. Il a assez bien réussi, on perd 12.000 habitants par an", souligne le député de la 5ème circonscription de Paris. L'homme politique de 42 ans explique qu'il y a aujourd'hui à Paris "des logements vides dans le parc privé parce qu'ils ne sont pas aux normes environnementales, de sécurité et que les propriétaires n'ont pas les moyens de rénover". Il veut donc que la mairie accompagne ces propriétaires dans les opérations de rénovation pour "faire en sorte que ceux qui travaillent à Paris puissent avoir les moyens d'y vivre."
Et les autres ?
Anne Hidalgo et Benjamin Griveaux ne sont pas les seuls à avoir des propositions pour le logement à Paris. Rachida Dati, la candidate Les Républicains pour les municipales de Paris, entend, elle aussi, "faire un geste pour aider les familles de classe moyenne en matière de logement", comme elle l'a fait savoir en novembre à 20 Minutes. Mais la maire du 7e arrondissement n'a pas encore dévoilé le détail de son programme.
Le candidat écologiste David Belliard propose pour sa part de "bloquer les loyers pendant cinq ans". "Plutôt que tout miser sur le seul levier de la construction [...] nous préconisons la transformation des 500.000 m2 de bureaux vides pour loger les plus démunis et la classe moyenne. Mais il faut trouver un autre levier si on veut faciliter l'accès au logement pour tous. [...] Berlin vient de bloquer les loyers pour cinq ans. Nous devons suivre cet exemple à l'échelle de la métropole parisienne", a-t-il proposé en septembre dans Le Parisien, tout en reconnaissant que cette mesure ne dépendant pas du maire.
Le candidat RN Serge Federbusch propose quant à lui de permettre "aux locataires du parc social d'acquérir leurs logements", et s'oppose également à toute construction de logements sociaux.