Un millier de personnes, dont des ministres et cadres du parti LREM, se sont rassemblées jeudi soir dans un théâtre parisien pour soutenir Benjamin Griveaux, candidat aux municipales de Paris, au lendemain d'une polémique sur des propos injurieux divulgués dans la presse.
Ecologie, solidarité, "chèque babysitting de 50 heures par an" pour "les parents qui n'ont plus le temps de rien", accès au logement, création d'"une mutuelle municipale" dans la capitale, police municipale, propreté ou la création d'un "Conseil parisien de défense écologique" directement attaché au maire de Paris : Benjamin Griveaux a égrené une série de projets devant une salle comble, venue l'acclamer pour son premier meeting de campagne organisé dans un théâtre du Xe arrondissement.
"Votre place est ici"
Ce meeting survient une semaine après son investiture décrochée après une âpre campagne interne entre candidats - Mounir Mahjoubi, Cédric Villani, Anne Lebreton, ou Hugues Renson -, et au lendemain d'une polémique. Dans une "conversation privée", l'ancien porte-parole a taxé d'"abrutis", entre autres propos peu amènes, ses anciens concurrents. En dépit de l'absence de ces derniers, Benjamin Griveaux, après avoir égrené leurs prénoms, leur a lancé un appel : "Votre place est ici".
"C'est malheureux mais des boules puantes, il y en a et il y en aura", se résigne un marcheur, sous couvert d'anonymat. "On peut démarrer très mal et arriver au bout", veut croire Jean-Noël, 32 ans. "On n'est qu'au début de la campagne" et "tout est encore possible", assure-t-il. "C'est malheureusement classique en politique. Des propos tenus hors contexte qui fuitent font partie de la vie politique. Le plus important c'est qu'ils se soient parlé et que Benjamin Griveaux a exprimé ses regrets", a estimé la députée Laetitia Avia.
Un lancement devant de nombreux soutiens
Autour du candidat, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, les ministres Marlène Schiappa (Egalité entre les femmes et les hommes), Julien Denormandie (Logement), et de nombreux élus LREM sont venus apporter leur soutien dont le chef des députés du parti présidentiel, Gilles Le Gendre. Autres députés présents, Olivia Grégoire en maîtresse de cérémonie, Sylvain Maillard, Pacôme Rupin (également directeur de campagne) aux côtés des élus parisiens Eric Azière (UDI-Modem) et Julien Bargeton (macroniste de gauche).
"Ce lancement de campagne est important. Il faut marquer notre soutien, rassembler les marcheurs et les Parisiens", affirme Laetitia Avia, "convaincue" que les candidats malheureux à l'investiture "se rallieront" à Benjamin Griveaux, dont Cédric Villani, qui a reporté à septembre sa décision. "Il faut leur laisser le temps", ajoute-t-elle, estimant que "le temps qu'ils mettent à décanter est à la hauteur de l'énergie qu'ils ont mise dans leurs campagnes". L'argument est répété inlassablement jeudi soir par tous les élus LREM : Stanislas Guérini, patron du parti, qui "n'a aucun doute qu'on sera tous rassemblés et c'est comme ça qu'on va mener une dynamique pour Paris", à Gilles Legendre, pour qui il faut "laisser le temps qu'il faut pour que (les candidats malheureux) se rassemblent".
Le recadrage de Bertrand Delanoë
Interrogé sur le calendrier à venir dans la campagne des municipales, l'entourage du candidat a indiqué que "les têtes de listes des arrondissements ne seraient pas dévoilés avant l'automne" voir "la fin d'année". "Paris ne se gagne pas à gauche, mais ça se gagne au centre. Et pour gagner au centre, il faut prendre des voix à droite [...] Les gens qui sont d'accord avec moi sont Bertrand Delanoë et Philippe Grangeon, qui ont vaguement gagné des campagnes à Paris", a déclaré Benjamin Griveaux, selon des propos rapportés par Le Point.
Mais l'ancien maire de Paris a fait savoir à l'AFP et dans un tweet qu'il ne partageait pas cet avis. "Dans les propos attribués à @BGriveaux par @LePoint, il est indiqué que je serais d'accord avec lui. C'est inexact. Et je rappelle que nul n'est autorisé à parler en mon nom", a-t-il écrit.