Jacques Blamont est un Parisien de toujours mais à 92 ans, cet ancien professeur à la Sorbonne a dû emménager dans la résidence du Parc à Chatillon, soit à douze kilomètres de son domicile. En pleine épidémie de coronavirus, impossible pour lui de se rendre depuis son Ehpad à son bureau de vote dimanche à l'occasion des élections municipales. Son cas n'est pas isolé : environ 600.000 personnes vivent dans les 7.000 maisons de retraite en France. Et si le gouvernement exclut pour l'instant tout report du scrutin, le vote par procuration reste la seule solution pour que les aînés élisent leur maire.
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"Même sortir représente un risque"
Pour Jacques, la mairie a dépêché un officier de police qui est venu jusque dans sa chambre. "Il y a trois jours, ce monsieur est entré dans la chambre et m'a donné un récépissé d'une déclaration que je lui ai remise", raconte le retraité, qui a confié son vote à une amie de sa fille.
Mais pour de nombreux résidents de l'établissement, difficile de renoncer au bureau de vote. "C'est vrai que certains sont très attachés à se déplacer, à aller dans l'isoloir et à présenter sa carte d’électeur. Et c'est vrai que c'est un deuil à faire aussi. Même sortir représente un risque", explique Carine Beaufils , animatrice de l'Ehpad.
Mieux vaut s'y prendre tôt pour réaliser une procuration
Pour éviter d'exposer les personnes âgées, qui sont plus fragiles face au Covid-19, certains établissements restreignent les fréquences des visites, et il est désormais déconseillé aux familles de venir chercher un résident pour l'emmener voter. Attention néanmoins : si faire une procuration n’est pas soumis à une date limite, mieux vaut s’y prendre suffisamment tôt et prévoir le délai d’acheminement du document vers le tribunal judiciaire ou de proximité, au commissariat de police ou bien à la gendarmerie.