Les vallsistes sont-ils en train de préparer la fronde anti-Hamon ? Manuel Valls a réuni ses soutiens mardi, et pointé la crédibilité de Benoît Hamon, le candidat désigné par la primaire organisée par le PS. "Manuel Valls respecte les règles de la primaire, qui veulent qu’on se range derrière le vainqueur, en l’occurrence Benoît Hamon désigné à une très large majorité", a pourtant assuré Najat Vallaud-Belkacem, invitée mercredi de la matinale d'Europe 1.
"Aller en campagne". "C’est toujours délicat de faire le rassemblement dans son camp après une primaire", relève la ministre de l'Education, proche de Manuel Valls, et qui invite sa famille politique à s'investir davantage dans la campagne de Benoît Hamon. "Il est temps maintenant d’être tous responsables et d’aller en campagne", a-t-elle martelé. "Mes camarades, qui visiblement ont des insuffisances dans le projet de Benoît Hamon, je leur demande d’y contribuer", ajoute-t-elle.
Tactique politique. Najat Vallaud-Belkacem a également reconnu que le temps passé par le candidat à rassembler la gauche avait ralenti son entrée en campagne. "Il y a eu, c’est vrai, un temps consacré à faire le maximum possible l’union à gauche de la part de Benoît Hamon. Il a réussit avec les écologistes, ça a moins bien marché avec Jean-Luc Mélenchon. Mais je pense qu’à terme, c’était tactiquement intéressant tout de même, parce qu’il y aura des électeurs de Mélenchon qui, désireux de voir la gauche gouverner, viendront porter leur voix à Benoît Hamon", a-t-elle estimé.
"Nous ne défendons pas assez fort les valeurs qui sont les notres". Alors que Manuel Valls a estimé mardi devant les parlementaires que Marine Le Pen pouvait remporter cette présidentielle, Najat Vallaud-Belkacem veut assumer la responsabilité de la gauche face à l'essor du FN. "Marine Le Pen, elle prospère sur nos insuffisances, c’est le cas depuis des années. On pourrait parler de la droite, mas s’agissant de la gauche, c’est sur le fait que nous ne défendons pas assez fort les valeurs qui sont les notres. […] Nous avons perdu des batailles culturelles depuis des années – je ne parle pas de ce quinquennat –, au profit d’une droite qui s’est radicalisée et rapprochée de l’extrême-droite", a déclaré la ministre.
En finir avec les "polémiques permanentes". La droite et l’extrême-droite ont-elles, en France, gagné la bataille des idées ? "Je le crains. C’est ce qui permet à Marine Le Pen d’être aussi forte", avoue Najat Vallaud-Belkacem qui invite la gauche à "part[ir] au combat". Il faut "aller se battre sur les idées, et arrêter de se perdre, de se disperser en polémiques permanentes autour de la campagne de la gauche et comment elle devrait être. Non ! On a un candidat, on est en campagne. Soyons un peu responsable".