La ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem a fustigé dimanche les "mensonges" du candidat à la primaire de droite Bruno Le Maire qui l'a accusée de vouloir "faire apprendre l'arabe en classe de CP", en dénonçant un "populisme" teinté d'arrière-pensées racistes.
Mise à jour le 5 septembre : Un correctif de l'AFP indique que Bruno Le Maire a pointé du doigt la ministre de l'Education "qui veut laisser ouverte la possibilité d'apprendre l'arabe au CP" et non "qui veut faire apprendre l'arabe en classe de CP".
"Ça fait partie des nombreux fantasmes". "Il faut dire à Najat Vallaud-Belkacem qui veut faire apprendre l'arabe en classe de CP, qu'en France en CP on enseigne le français", a déclaré Bruno Le Maire samedi, à La Baule, où se tenait la première journée d'université d'été des Républicains. "Non il n'y a pas d'arabe obligatoirement enseigné à l'école en CP à partir de cette rentrée 2016", a corrigé la ministre, interrogée sur Radio J. "Ça fait partie des nombreux fantasmes qui fort heureusement s'évanouissent à la rentrée scolaire quand les enfants rentrent en classe et que les parents voient ce qu'on y fait".
"C'est le populisme qui emporte tout sur son passage". La ministre a déploré que Bruno Le Maire relaye et donne de "l'écho à ces mensonges, à ces fantasmes, à ces contrevérités" et s'est dite "très inquiète du paysage politique du moment". "C'est le populisme qui emporte tout sur son passage. C'est un populisme contemporain, qui cherche un bouc émissaire, toujours le même : l'étranger, en l'occurrence le musulman", a-t-elle déclaré. À la question de savoir si elle y voyait du racisme, Najat Vallaud-Belkacem a répondu : "je crois qu'il y a clairement des arrière-pensées de plus en plus clairement exprimées dans ces discours portés que ce soit par Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, Bruno Le Maire..., oui oui, c'est évident".
"Il n'y a pas de hasard". La ministre s'estime-t-elle personnellement victime d'attaques racistes ? "Il n'y a pas de hasard", a-t-elle répondu. "Il y a tellement de procès qui m'ont été faits qui tournent en effet autour de ce que je suis, de qui je suis", a-t-elle poursuivi. "Je ne souffre pas de ça, ça me met hors de moi". Elle a moqué la "passion soudaine" de Bruno Le Maire pour l'éducation. Rappelant qu'il avait été ministre de l'Agriculture et avait donc sous sa responsabilité l'enseignement agricole, la ministre a déclaré : "la seule chose qu'il reste de lui c'est près d'un millier d'emplois de professeurs supprimés dans l'enseignement agricole". "M. Le Maire, honnêtement, il ne connait l'école publique que par ouï-dire", n'ayant "même pas fait l'expérience d'aller sur les bancs de l'école publique", a ajouté la ministre.