Ne pas utiliser le 49.3, «un contournement de la Constitution», estime Marine Le Pen
Après avoir voté la motion de censure de LFI pour pousser Michel Barnier vers la sortie, Marine Le Pen assure ne pas vouloir être conviée à l'Elysée pour discuter de la nomination du prochain Premier ministre. Elle dénonce le renoncement à l'utilisation du 49.3 dans les négociations comme une atteinte à la Constitution.
Ne pas utiliser l'article 49.3, comme l'ont envisagé plusieurs partis politiques lors d'une réunion à l'Elysée, serait "un contournement de la Constitution", a estimé mercredi la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale Marine Le Pen.
"Défendre les Français d'un danger imminent"
Mardi 10 décembre, le président de la République Emmanuel Macron a réuni les chefs des partis politiques hors Rassemblement national et LFI pour préparer la formation d'un nouveau gouvernement. A l'issue de cette rencontre, plusieurs voix - dont celles du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et de la patronne des Ecologistes Marine Tondelier - ont avancé la possibilité d'un renoncement au 49.3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote au Parlement, en échange d'une forme de non-censure.
"C'est déjà un engagement ahurissant, un contournement de la Constitution", a réagi Marine Le Pen sur France 2. "Voilà un président de la République qui vient dire qu'il n'y aura pas de 49.3 à la place d'un Premier ministre, qu'il n'a pas nommé (...) et des chefs de parti qui viennent dire qu'ils n'utiliseront pas un outil qui est celui de la Constitution, même s'il s'agissait de défendre les Français d'un danger imminent (...) Ce n'est pas la vision que j'ai de la politique", a-t-elle ajouté.
Questionnée sur son sentiment à l'issue de la réunion des chefs de parti, Marine Le Pen s'est dite "pas mécontente de ne pas avoir été invitée": "En réalité ils ne s'étaient pas réunis pour savoir comment régler les problèmes des Français, mais plutôt comment rester sur le cheval (...) Comment s'assurer de conserver cette place le plus longtemps possible (...) Je n'avais rien à y faire".
Le président Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès ce mercredi, le prochain Premier ministre qui sera chargé de négocier un accord pour éviter une deuxième censure de l'exécutif.
L'éphémère Premier ministre Michel Barnier et son gouvernement se retrouvent une dernière fois mercredi matin au palais de l'Elysée pour un dernier conseil des ministres.