La hausse des prix et l'inflation, à 5,8% en juin, n'épargnent aucun Français, à commencer par ceux touchant un bas salaire. Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, était l'invité de Pierre de Vilno vendredi. Il a annoncé qu'il va réunir la semaine prochaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. "Ce comité de suivi associe les partenaires sociaux, patronaux et syndicaux, et suit les négociations salariales branche par branche", a-t-il détaillé. Cette réunion de travail sera également "l'occasion de dire que le gouvernement est attaché à ce que la loi soit respectée".
Des partenaires favorables aux négociations
Or, "la loi dit que lorsqu'il y a un niveau de rémunération dans une branche, inférieur au Smic, il faut que la branche ouvre des négociations". Dans la future loi "pouvoir d'achat", présenté mercredi 6 juillet en Conseil des ministres, le gouvernement a "prévu une disposition qui dit que si une branche professionnelle reste durablement avec des paliers inférieurs au Smic, ça ouvre la porte à sa restructuration et à sa fusion avec d'autres branches", dans une logique engagée depuis plusieurs années de réduction des branches. Actuellement, "un peu plus de 110 branches sur les 170 ont au moins un niveau de rémunération théorique inférieur au Smic".
D'après Olivier Dussopt, les partenaires sociaux seraient favorables aux négociations, puisqu'ils y trouveraient un intérêt. C'est avant tout une question d'attractivité. "Si vous avez un, deux, parfois cinq ou six paliers de salaire d'une branche, inférieur au Smic, ça signifie que les salariés qui intègrent ces branches au premier niveau doivent attendre sept, huit, neuf ans pour avoir l'espoir d'une rémunération supérieure au Smic. Ce n'est pas attractif", a-t-il déclaré.
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Smic à 1.500 euros ? Une solution "démagogique"
Le ministre a aussi rappelé les mesures engagées depuis plusieurs mois par le gouvernement pour tenter de redonner du pouvoir d'achat aux Français. Il a cité le bouclier tarifaire, la revalorisation du point d'indice de la fonction publique ou encore certaines prestations sociales et familiales, comme la prime d'activité ou des retraites. "Ça explique aussi que nous ayons un taux d'inflation beaucoup plus bas que les pays qui nous entourent", a déclaré Olivier Dussopt, au micro de Pierre de Vilno.
"Il y a des solutions plus faciles et plus démagogiques qui consistent à dire : 'Le Smic à 1.500 euros sans prime d'activité'", a-t-il taclé", en référence à une proposition récurrente de l'opposition. Selon le ministre du Travail, cette proposition "entraînerait une spirale d'inflation" tout en mettant "à mal la compétitivité des entreprises, et donc l'accès à l'emploi".