François Bayrou, patron du Modem, haut commissaire au Plan, secrétaire général du conseil national de la refondation, proche du Président, est l'invité du Grand Rendez-vous d'Europe1/CNews/Les Échos ce dimanche. Interrogé sur le risque d'une pénurie d'énergie cet hiver, il a insisté sur la nécessité du nucléaire et pointe comme responsable de l'arrêt de différentes centrales françaises, comme celle de Fessenheim, "l'opinion publique", qui était "archi contre le nucléaire" et que les gouvernements ont suivi.
"Nous sommes tous co-responsables"
Selon lui, la crise énergétique est "l'une des menaces les plus importantes que nous ayons devant nous par manque de production énergétique." En tant que haut-commissaire au Plan, François Bayrou a rédigé un rapport sur le nucléaire, dont la mesure n'a pas été prise par l'exécutif. Il pointe du doigt la "totalité des responsables exécutifs français aux travers des dernières décennies" qui ont souhaité aller vers l'arrêt du nucléaire. "Nous sommes tous co-responsables des situations que nous considérons insupportables ou cataclysmiques", insiste le patron du Modem.
"Je vais dire quelque chose de bizarre : ce ne sont pas les gouvernants qui gouvernent les pays, ce sont les opinions publiques qui gouvernent le pays. Elles étaient qui était archi contre le nucléaire. Tout le monde était contre le nucléaire, toutes les forces politiques étaient contre, sauf moi en tout cas", a-t-il insisté. "J'ai toujours pensé que c'était la seule énergie qui n'était pas émettrice de gaz à effet de serre et si l'on considère que le drame climatique est accéléré par cela, alors ça dicte une priorité", a-t-il ajouté.
"Remettre en état de service les centrales que nous avons"
Pour lui, le drame de Fukushima au Japon a amplifié cette volonté de sortir du nucléaire et les responsables politiques ont suivi l'avis de l'opinion publique sur le sujet. Quant au fait qu'Emmanuel Macron a signé la fermeture de la centrale de Fessenheim, François Bayrou rappelle que "ça a été décidé par le gouvernement précédent". "Pourquoi ne pas reconnaître que la fermeture de Fessenheim était une erreur ?", lui demande Sonia Mabrouk. "Le président de la République a revu sa position et il a bien fait de prendre cette nouvelle orientation qui engage beaucoup l'avenir du pays car il va falloir des dizaines de milliards d'investissements pour rendre à la France sa place de leader en matière de nucléaire."
De nouvelles centrales qui devraient voir le jour autour "de 2035 pour la première", selon le haut commissaire au Plan. "La première condition est de remettre en état de service les centrales que nous avons", conclut-il.