Pour Nicolas Hulot, ce sont des "rumeurs", des histoires "sans contenu", et certainement pas des "affaires". Quelles sont les dessous des rumeurs et des accusations de harcèlement sexuel et de viol qui planent sur le ministre de la Transition écologique ? Europe 1 a pu lire l'enquête sur le sujet du magazine l'Ebdo, publiée vendredi, à l'origine des dénégations de Nicolas Hulot jeudi matin, sur BFM TV.
Harcèlement d'une ancienne salariée. L'hebdomadaire parle de deux faits distincts. D'abord, des propos d'une "ancienne salariée de la Fondation Hulot", aujourd'hui "chargée de mission à l'Assemblée nationale". Auditionnée dans le cadre de l'affaire Denis Baupin, du nom de cet ancien député EELV accusé d'agressions sexuelles, cette femme avait dit avoir "connu des faits de harcèlement sexuel dans un emploi précédent". Et selon l'Ebdo, plusieurs personnes au sein de l'ancien groupe écologiste à l'Assemblée nationale sont persuadées qu'il s'agit de la Fondation Hulot et son leader éponyme.
Mais Cécile Duflot, ancienne patronne d'EELV entre 2006 et 2012, qui aurait recueilli les confidences de cette femme, refuse de faire le moindre commentaire. Et l'ancienne salariée de la Fondation Hulot, contactée par téléphone par l'hebdomadaire, dément "complètement" ces propos rapportés.
"Acte sous contrainte". La deuxième histoire est racontée bien plus longuement par le magazine. Il s'agit de celle d'une femme de 20 ans au moment des faits, issue d'une "grande famille française", qui a rencontré Nicolas Hulot (42 ans à l'époque) dans la maison de celui-ci en 1997. Son identité n'est pas révélée, à sa demande, mais l'Ebdo a recueilli son témoignage, ainsi que ceux de son père et de l'un de ses oncles. Ce qui s'est passé exactement n'est pas décrit, mais le père raconte que sa "fille n'a jamais employé le mot viol devant [lui]. Elle a toujours préféré parler d'acte sous contrainte".
À l'époque, la jeune femme ne porte pas plainte. "Je crois qu'elle n'a pas eu envie d'affronter tout cela", justifie son père. "Et puis, notre nom de famille aurait encore tout amplifié." La jeune femme, elle, explique que son "but n'était pas de faire juger [Nicolas Hulot], mais de le mettre devant sa conscience". C'est finalement en 2008 qu'elle a poussé la porte d'un commissariat. Alors que tout était prescrit, "mais au moins les choses étaient dites", explique son père à l'Ebdo. "J'ai tenu à ce que [Nicolas Hulot] sache la façon dont j'avais vécu les choses, et je lui fait savoir", poursuit la jeune femme. Sa famille raconte également que, "furieux", Nicolas Hulot a alors essayé de leur parler, mais qu'ils n'ont jamais rappelé celui qui n'était, à l'époque, pas encore ministre. Celui-ci avait été entendu par la police, avant que l'enquête soit finalement classée sans suite.
Nicolas Hulot dément des rumeurs de harcèlement sexuel :