Nicolas Sarkozy ne déviera pas de sa route. Le candidat à la primaire de la droite et du centre continuera à parler des thèmes qui lui sont chers tels l'identité, l'immigration ou la sécurité, comme il l'a martelé dimanche soir lors de son meeting au Zénith. L'ancien président de la République prévient aussi qu'il ira jusqu'au bout, quitte à maintenir sa candidature, même s'il venait à perdre la primaire.
Nicolas Sarkozy face aux élites. Candidat de droite, candidat du peuple, de la "France réelle", Nicolas Sarkozy oppose le peuple silencieux - dont il veut porter la parole - aux élites. Cette France à laquelle il s’adresse c’est celle où les enfants tutoient les professeurs, où des bandes font la loi, où les autoroutes sont bloquées par des gens du voyage. Le candidat à la primaire dessine une France menacée, qui appelle autorité et force de caractère, la sienne ou celle d’un général De Gaulle auquel Nicolas Sarkozy se réfère. C’est le général De Gaulle qui s’affranchit des partis, des corps intermédiaires pour parler au peuple.
La menace... Et si Nicolas Sarkozy se présentait à la présidentielle après avoir perdu la primaire ? C’est une menace subliminale qu’il entretient de discours en discours. Au nom de l’alternance forte, l'ancien chef de l'Etat ne s’accommode pas d’une primaire où les électeurs de gauche viennent lui barrer la route. En appeler aux électeurs de gauche, c’est une "trahison" comme il l'a répété dimanche soir. Le candidat prévient également qu'il "ira jusqu'au bout". La menace est donc là. "Si la primaire est pervertie, je suis capable d’aller la présidentielle", dit-il en substance. Un discours qui est en accord avec l’histoire de la droite : 1995 Balladur-Chirac, 1981 Giscard face à son ancien premier ministre Jacques Chirac, 1974 Chaban-Delmas face à Giscard... Des campagnes qui ont été fratricides parfois violentes. Il faut aussi se rappeler qu’en France la droite se confronte à la présidentielle. La primaire ce n’est pas sa culture, son ADN.