Des "délinquants" et leurs familles pourront désormais se voir priver de certaines aides sociales versées par la ville de Caudry dans le Nord, en vertu d'une délibération présentée par le maire et adoptée ce mardi par le centre communal d'action sociale (CCAS). "Les forces de sécurité sont de plus en plus fréquemment confrontées à des délinquants, mineurs pour la plupart", expose le maire UDI et président du conseil d'administration du CCAS Frédéric Bricout, dans le texte de cette délibération, consulté par l'AFP.
Le texte voté "à l'unanimité"
La ville est "victime depuis plusieurs mois" de "faits d'incivilité", "d'actes de violence", "du non-respect de la tranquillité publique, du confinement et des règles sanitaires" ou encore "de détériorations de biens", détaille-t-il, proposant d'utiliser "un outil supplémentaire" pour "responsabiliser les familles de délinquants". Ainsi, certaines familles seront "susceptibles de se voir supprimer l'accès aux aides facultatives du CCAS", prévoit le texte voté "à l'unanimité" par le conseil d'administration.
Ces prestations incluent une aide au paiement de la cantine pouvant atteindre 260 euros, une aide au paiement de frais comme les factures d'électricité ou encore l'accès à l'épicerie solidaire de la commune, a précisé Frédéric Bricout à l'AFP. Les familles concernées seront celles "dont un membre aura fait l'objet d'un rappel à l'ordre ou pour lequel l'accompagnement parental proposé par le Conseil des Droits et devoirs des Familles (CDDF) (...) aura été refusé ou aura fait l'objet d'un jugement définitif suite à une infraction troublant l'ordre public ou objet d'un préjudice à l'égard de la commune".
La suspension des aides en dernier recours
"On recevra d'abord les gens en CDDF, on demandera au mineur d'adopter une nouvelle attitude et s'ils ne le font pas, on supprimera ces aides en dernier levier", a précisé le maire. "Contre la délinquance, j'ai tout essayé: un conseil local de prévention de la délinquance avec le parquet et la gendarmerie, un CDDF pour les mineurs qui commencent à montrer des signes de glissade (...) augmenté les effectifs de police municipale, le nombre de caméras, mis en place des éducateurs de rue…", a-t-il assuré.
Mais selon lui, "les mêmes noms reviennent toujours", soit une quinzaine de familles environ. Pour Sophie Desreumaux (PS), seule opposante de gauche au conseil municipal, "cela revient à mettre en danger l'enfance. On ne retire pas le pain de la bouche d'un enfant, quoi qu'il ait fait", a-t-elle jugé, disant "douter qu'augmenter les difficultés financières puisse aider à la responsabilisation".