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Ugo Pascolo
Alors que les agriculteurs sont remontés sur leur tracteur pour protester notamment contre les normes trop nombreuses, l'avocat Timothée Dufour dénonce sur Europe 1 "une administration gangrenée". Le conseil plaide pour une réforme structurelle, mais aussi pour le rétablissement de la confiance avec les services de l'État.

Accord de libre-échange avec le Mercosur, normes administratives, aides qui n’arrivent pas… Moins d'un an après, les agriculteurs sont remontés sur leur tracteur. Alors, rien n'a changé depuis janvier dernier ? Pour maître Timothée Dufour, avocat au barreau de Paris et défenseur du monde agricole, "jamais on a autant avancé en l'espace de quelques semaines, de quelques jours sur tous les volets", depuis l'arrivée de Michel Barnier à Matignon. Pour autant, les chantiers qui restent à accomplir "sont énormes", explique-t-il au micro d'Europe 1 matin week-end.

Une administration gangrénée

"La réalité, c'est qu'aujourd'hui, vous avez une administration qui a été totalement gangrénée par une idéologie, par certaines associations, certaines ONG, qui ont infiltré notre bureaucratie. Et notre agriculture est devenue un terrain d'experts, d'expérimentations par des bureaucrates", affirme-t-il. La simplification des normes demandée par les agriculteurs passe donc par "s'attaquer à toutes ces barricades administratives, à ces injonctions contradictoires qui pullulent dans nos campagnes". 

Dénonçant des "minorités écologistes qui estiment qu'il faut un autre modèle", le conseil plaide de son côté pour "arriver à des normes qui ne soient non plus pensées par des technocrates, des bureaucrates, mais avant tout pour les agriculteurs". Un besoin qui se fait d'autant plus urgent que "l'agriculture est en perte de vitesse et qu'il faut donc l'accompagner dans les prochaines décennies". 

Changer la façon dont on dialogue avec les agriculteurs

Timothée Dufour plaide donc pour une réforme structurelle, sur le fond, mais aussi à un changement sur la forme. "Il faut repenser la façon dont nous dialoguons avec nos agriculteurs, il faut restaurer la confiance avec les services de l'État."