L'annonce d'un référendum local sur le projet controversé d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) "pose plus de questions qu'elle n'apporte de solutions", dit l'ancien secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier.
"Une revendication des écologistes". "En fait de référendum, on pouvait s'attendre à l'annonce d'un référendum sur la déchéance de nationalité, d'autant que certains qui ont voté contre viennent d'entrer au gouvernement", dit dans un entretien au Journal du Dimanche le député (PS)à du Pas-de-Calais. "L'annonce faite, c'est une revendication des écologistes. La décider à l'occasion d'un remaniement gouvernemental m'a surpris", ajoute l'ancien secrétaire d'Etat.
Une avalanche de questions. "En plus, dit-il, cette annonce pose plus de questions qu'elle n'apporte de solutions : le président peut-il faire organiser un référendum sur un projet local ? L'article 11 de la Constitution ne le permet pas". "Faudrait-il, dans ces conditions, modifier une nouvelle fois la Constitution ? Et si le référendum est organisé à l'initiative de collectivités, lesquelles ? Quel projet serait soumis aux électeurs ? La seule question du nouvel aéroport, ou l'ensemble du dossier, y compris les liaisons routières et ferroviaires ?", demande encore l'élu socialiste. "Je connais très bien ce dossier , affirme Frédéric Cuvillier, : s'il n'y a pas un accord préalable à cette procédure atypique, nous n'échapperons pas à une cascade de contestations".
L'initiative d'un référendum a été annoncée jeudi par le président de la République François Hollande. Vendredi soir en déplacement en Allemagne, le Premier ministre Manuel Valls a espéré que le référendum soit organisé "avant l'été" pour permettre, si le oui l'emportait, d'éventuels travaux de commencer en octobre.