Notre-Dame-des-Landes : "Non, les zadistes n'ont pas gagné", assure Christophe Castaner

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A.H. , modifié à
Le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le parlement assure que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes était trop daté pour être retenu.
INTERVIEW

C'est le moment d'assurer le service après-vente. Et ce n'est pas simple, lorsqu'il s'agit d'une décision aussi clivante que celle de l'abandon du projet de construction d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Jeudi matin sur Europe 1, Christophe Castaner a rejeté l'accusation de ceux qui affirment que le gouvernement a cédé à la violence des zadistes. 

"Un projet daté". "Non, les zadistes n'ont pas gagné", a martelé le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le parlement. Pour Christophe Castaner, si Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont décidé de faire pencher la balance du côté des "anti", c'est avant tout parce que "ce projet qui était daté, dépassé. Il avait 50 ans", souligne-t-il. "Ça ne correspond pas non plus à ce leadership mondial que nous voulons porter sur une économie tournée vers l'environnement", note-t-il. Pour rappel, le nouvel aéroport devait être construit dans un bocage. 

Agacé par les remarques des politiques de droite, qui jugent sévèrement ce qu'ils considèrent comme un renoncement de l'Etat, Christophe Castaner réplique. "Depuis dix ans, ce projet 'encarrafait', comme on dit dans le sud. Ceux qui disent aujourd'hui qu'il suffisait de claquer des doigts pour avoir une décision aurait dû la prendre. Ça n'a pas été le cas", dénonce-t-il. "Notre sentiment est que nous avons la possibilité d'assurer le développement du Grand Ouest, et donc de la France, en développant l'aéroport de Rennes Saint-Jacques, et l'aéroport de Nantes, et en évitant de faire un aéroport au milieu d'un bocage. (…) Depuis le début, on nous dit qu'il n'y a pas de solution alternative. Or, il y en a une", défend-t-il.

Pas de jusqu'au-boutisme. "On aurait pu prendre une décision militaire, d'autorité politique. (…) Est-ce qu'il fallait, au nom de l'autorité, et peut-être de la petite politique, dire 'Je vais jusqu'au bout, je tiens bon, j'évacue la Zad', et négliger le fait que c'était un projet dépassé. Je pense que ce qui compte, c'est le fond". 

Pour beaucoup, cette décision marque le premier grand renoncement d'Emmanuel Macron. En effet, en pleine campagne présidentielle, il avait assuré vouloir respecter le résultat de la consultation de juin 2016. Christophe Castaner propose une autre lecture. "Si, au moment de la consultation, on avait dit 'Vous avez le choix entre ce grand aéroport au milieu du bocage, ou un plan B', je suis intimement convaincu que le résultat aurait été différent".