«Notre dissuasion nucléaire, même s'il fallait qu'elle s'étende, elle doit rester absolument et 100% française», insiste Hervé Morin
Le président du parti Les Centristes Hervé Morin était l'invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos. Au micro de Pierre de Vilno, il est revenu sur l'hypothèse d'étendre le parapluie nucléaire français aux voisins européens. Une idée à laquelle le président de la région Normandie ne s'oppose pas, mais juge que "la dissuasion nucléaire doit absolument rester française".
Étendre la dissuasion nucléaire française aux voisins européens. L'hypothèse est sur la table, face au changement de position des États-Unis. Interrogé ce dimanche sur le sujet, l'ancien ministre des Armées Hervé Morin se dit ouvert à l'idée. "On a toujours considéré que nos intérêts vitaux ne s'arrêtaient pas aux portes, à nos frontières. Ensuite, notre dissuasion est-elle crédible ? Oui, avec 300 têtes, ça suffit amplement", souligne-t-il sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1/ CNews/ Les Echos.
"Mais, jusqu'alors, ce sont les Français qui disaient que nos intérêts vitaux sont au-delà de nos frontières. Là, on inverse les choses, puisque désormais ce sont les Européens, et notamment les Allemands, qui disent : 'Puisque les Américains ne sont pas fiables, en quelque sorte, les Français pourraient être notre parapluie ultime", analyse-t-il face à Pierre de Vilno.
Une dissuasion financée à 100% par la France
Un raisonnement qui pose question, assure-t-il. "Pour notre dissuasion, même s'il fallait qu'elle s'étende, elle doit rester absolument et 100% française", insiste Hervé Morin.
"Je ne veux pas qu'un jour quelqu'un se dise que ce sont les Européens qui vont décider de la sécurité ultime de mon pays", poursuit le président des Centristes. Mais cela signifie "que la totalité des moyens nécessaires à la construction de l'outil de dissuasion, doivent être des moyens nationaux. C'est le budget de la France qui doit assurer cela pour ne dépendre de personne", conclut-il.