Nouveau gouvernement : «Je veux contribuer à redonner toute la noblesse» aux magistrats, assure Darmanin lors de sa prise de fonction
Arthur de Laborde
Au lendemain de l'annonce du nouveau gouvernement, les passations de pouvoir se sont enchaînées ce mardi 24 décembre. La majorité des ministres ont pris officiellement leurs fonctions, notamment Gérald Darmanin à la Justice.
De retour à Matignon, l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, hérite du ministère de la Justice. Alors qu'il ne s'était pas montré très tendre avec les magistrats lorsqu'il était place Beauvau, les premiers mots de Gérald Darmanin visent donc à les rassurer, eux, ainsi que tous les agents du ministère de la Justice.
"Je veux contribuer à redonner toute la noblesse à leur fonction. Leur rôle est si essentiel dans notre société. Je veux leur dire que je les respecte. Je veux dire comme élu local, que je les admire et que je les descendrai", a-t-il déclaré.
Le narco-banditisme et le trafic de drogue, "priorité absolue de mon mandat"
Le nouveau garde des Sceaux dit aussi vouloir travailler main dans la main avec celui qui l'a remplacé au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Et les priorités affichées par Gérald Darmanin ressemblent fortement à celles qu'il défendait lorsqu'il était premier flic de France.
"Dans les tout prochains jours, des procureurs dont je connais le rôle primordial et essentiel, recevront des instructions générales de politique pénale très claires et très fermes pour engager systématiquement des poursuites contre les violences faites aux personnes, et singulièrement contre les femmes et les enfants, contre le séparatisme islamiste et les extrémismes violents qui veulent atteindre notre démocratie, notre République, contre le narco banditisme et le trafic de drogue qui sera la priorité absolue de mon mandat au ministère de la Justice", a déclaré le nouveau garde des Sceaux.
Le tandem Darmanin-Retailleau
Placer le durcissement de la chaîne pénale et les questions sécuritaires et migratoires au sommet de l'agenda apparaît comme le signal politique que François Bayrou voulait envoyer avec ce binôme police justice. Mais le gouvernement peut-il échapper à la censure ? C'est justement un des objectifs de la politique de fermeté portée par ce tandem régalien Darmanin-Retailleau : tenter de dissuader Marine Le Pen d'appuyer sur le bouton de la censure.
Car le socle soutenant Michel Barnier n'ayant pas été élargi, le nouveau Front populaire reste dans une posture de censure automatique et les députés RN conservent bien leur pouvoir de vie ou de mort sur le gouvernement. La gauche devrait rapidement déposer une première motion de censure, qui devrait être examinée quelques jours après la déclaration de politique générale du 14 janvier.