Nouvelle-Calédonie : Macron promet le dialogue avec les indépendantistes à la rentrée, mais en a-t-il les moyens ?

Macron promet le dialogue avec les indépendantistes à la rentrée, mais en a-t-il les moyens ?
Macron promet le dialogue avec les indépendantistes à la rentrée, mais en a-t-il les moyens ? © DELPHINE MAYEUR
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Mayalène Trémolet // Crédit photo : DELPHINE MAYEUR
Onzième mort en Nouvelle-Calédonie et déjà trois mois d’émeutes. Même si l’ordre revient pas à pas sur le territoire, l’économie locale s’effondre, et une partie des violences se poursuivent. Emmanuel Macron s’est rendu sur place il y a trois mois, puis a demandé en juin la fin des blocages, mais en vain. Face à la colère locale, le chef de l’État n’a pas de véritable marge de négociation.

"Une impasse institutionnelle". C'est le terme choisi par le nouveau député de la région, Emmanuel Tjibaou, pour qualifier la situation dans l'archipel un mois après son élection. Pour l'élu, son retrait du texte sur le dégel du corps électoral, à l'origine des manifestations, n'a provoqué aucun dialogue possible.

Il faut dire que l'exécutif entretient le flou sur ce texte suspendu. Pour l'instant, il n'est pas officiellement retiré. Un gage insuffisant pour les indépendantistes qui craignent un retour du projet de loi à l'Assemblée. Mais la solution miracle n'existe pas.

Un contexte politique tendu sur l'île et en métropole

Le chef de l'État, Emmanuel Macron, a proposé un rendez-vous sur le sujet en septembre avec les groupes politiques. Mais il devra faire face à des aspirations opposées, avec d'une part les loyalistes qui attendent du président que le texte réintègre le circuit législatif et d'autre part, les indépendantistes qui exigent l'abolition du projet de loi. Ils vont même jusqu'à réclamer une indépendance totale du caillou.

À cela s'ajoute un contexte politique tendu en métropole, une situation de transition avec un gouvernement démissionnaire et une absence de majorité à l'Assemblée nationale. L'examen de l'ensemble des textes est donc pour l'instant mis sur pause, tandis que barrages et affrontements continuent dans l'archipel depuis maintenant trois mois. A ce jour, on estime à 2,2 milliards d'euros les dégâts.