L'accueil des passagers l'Ocean Viking en France continue de faire débat. "Si vous étiez en responsabilité, vous auriez laissé mourir ces 44 enfants ?" a lancé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, interpellé sur le sujet par une députée du Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale. Pour Gérard Larcher, président du Sénat, invité d'Europe Matin jeudi, la politique migratoire du gouvernement "manque de cohérence". "D'un côté, il y a un devoir humanitaire, sauver, soigner, nourrir et de l'autre côté, il y a un devoir d'État d'avoir une politique migratoire, c'est ça la question qui doit être posée", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1.
"Nous n'avons pas de politique migratoire"
"Le bateau était plus près du port de Sfax que du port de Toulon", a assuré Gérard Larcher avant d'ajouter que l'État français doit se "doter d'une législation nationale". "En 1973, il y avait 1.620 demandes d'asile en France. Aujourd'hui, 121.554 demandes d'asile" ont été enregistrés en 2021, soit une hausse de 30%, par rapport à 2020 mais en-deça du niveau atteint en 2019. Une situation à laquelle la France doit répondre, juge le président du Sénat, principalement en traitant l'asile, en traitant l'immigration du travail par des quotas décidés par le Parlement, en traitant la question du regroupement familial, a-t-il énuméré.
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"Nous n'avons pas de politique migratoire, c'est le sujet. Regardez ce qui se passe dans la Manche, entre la France et le Royaume-Uni. On vient de faire un remake de rallonge financière des accords du Touquet et en même temps, près de 70% de ceux qui arrivent sur les côtes françaises pour aller vers le Royaume-Uni proviennent de la frontière belge. Ça veut dire qu'il n'y a pas de politique migratoire, qu'il n'y a pas de contrôle migratoire", a-t-il appuyé au micro d'Europe 1.
Gérard Larcher appelle à donner une réponse européenne à l'accueil des migrants. "Mais en attentant, il est impératif que nous ayons une véritable politique migratoire. Nous aurons, paraît-il, un texte au début de l'année. Il faudra voir si ce texte est un texte d'annonce, un texte d'apparence ou un vrai texte qui définit une politique migratoire", a-t-il conclu.