Sébastien Chenu 1:12
  • Copié
Mathilde Durand , modifié à
Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement national, revient sur Europe 1 sur le déplacement du président de la République à Beyrouth. "On a le sentiment d'un Emmanuel Macron qui fait la leçon aux Libanais", déplore-t-il. 
INTERVIEW

Une visite qui fait grincer les dents. Emmanuel Macron s’est rendu au Liban après les explosions qui ont ravagé le centre-ville de Beyrouth, où il a promis une aide humanitaire tout en enjoignant la classe politique libanaise à se réformer en profondeur. "Refondation d’un ordre politique nouveau", "pacte politique", les termes utilisés par le chef de l’Etat ont agacé certains opposants politiques qui l’accuse d’ingérence et d’une attitude néo-colonialiste. "On a le sentiment d'un Emmanuel Macron qui fait la leçon aux Libanais", déplore Sébastien Chenu sur Europe 1. 

 

"La place de la France est aux côtés des Libanais"

"La place de la France est au Liban et aux côtés des Libanais", assure le député RN. "En revanche sur le discours d'Emmanuel Macron, que ce soit sur le fond ou sur la forme, on peut avoir quelques interrogations." Sur le fond des propos tenus par le président de la République, le porte-parole du RN appelle dans un premier à un contrôle étroit des fonds qui devront être débloqués pour aider le Liban, afin que les sommes allouées ne servent pas à alimenter "ni la corruption, ni les milices".

 

Quant aux déclarations plus politiques du chef de l'Etat, le député se montre moins convaincu. "Quand j'entends Emmanuel Macron parler d'un 'nouveau pacte politique', il est difficile à imaginer aujourd'hui avec la corruption qui règne, l'islamisme, la mainmise du Hezbollah sur le Liban", ajoute Sébastien Chenu. 

"Une capacité à moraliser, presque de façon humiliante"

Le porte-parole du Rassemblement national a jugé  le président "maladroit" sur la forme. "Il l'a notamment été lorsqu'il s’est exprimé avec toujours cette capacité à moraliser, presque de façon humiliante pour ses interlocuteurs", assène-t-il. "Le problème c’est qu'il tente d’asseoir à l’extérieur une autorité qui lui échappe dans son propre pays. On a le sentiment d’un Emmanuel Macron qui fait la leçon aux Libanais."

 

"Il faut se souvenir de ce qu'est le Liban, il faut être aux côtés du Liban et il faut aussi qu'Emmanuel Macron corrige ce penchant naturel à donner des leçons à la terre entière."