«On pourra forcément créer des coalitions» : au Parlement européen, «un véritable glissement à droite»

© FREDERICK FLORIN / AFP
  • Copié
Mélina Facchin (correspondante à Strasbourg) / Crédits photo : FREDERICK FLORIN / AFP
Les 720 députés européens élus le 9 juin dernier ont fait leur rentrée mardi au Parlement européen à Strasbourg. Un nouvel hémicycle dans lequel l'extrême-droite est arrivée en force le 9 juin dernier. Le groupe des Patriotes pour l’Europe créé par le président hongrois Viktor Orban se trouve désormais en position de force.

Le nouvel hémicycle penche encore plus à droite que lors de la précédente législature. Les 720 députés européens élus le 9 juin dernier ont fait leur rentrée mardi dans un Parlement européen de Strasbourg où l'extrême-droite est arrivée en force le 9 juin dernier. 

En France, c'est le Rassemblement national qui était arrivé en tête du scrutin des Européennes (avec plus de 31% des voix) et Jordan Bardella a pris ce mardi la présidence du groupe des Patriotes pour l’Europe, créé par le président hongrois Viktor Orban.

"Ce qui nous rapproche est sans doute plus important que ce qui nous éloigne" 

Un groupe désormais en position de force et qui va peser lourd au cours de ces cinq prochaines années. "Grâce au travail de Marine Le Pen et Jordan Bardella, aujourd'hui, le groupe des Patriotes pour l'Europe est le troisième groupe du Parlement européen : 84 députés, 12 nationalités. Et ensuite, Jordan Bardella décidera au cas par cas des éventuelles ouvertures", précise Mathieu Valet, eurodéputé RN. 

Car il existe en effet deux autres groupes d'extrême droite au Parlement européen : un dont fait notamment partie Marion Maréchal et enfin celui auquel appartient Sarah Knafo, fidèle d'Éric Zemmour. "Ce qui nous rapproche est sans doute plus important que ce qui nous éloigne. Donc on pourra forcément créer des coalitions et peut-être lutter contre ce qu'on a appelé le cordon sanitaire au cours de la précédente législature", estime cette dernière. 

"C'est un mandat de résistance" 

Ce cordon sanitaire, sorte de front républicain européen, Marie Toussaint, eurodéputée écologiste, compte bien le maintenir à tout prix. "Il faut faire en sorte que l'extrême droite cesse d'avoir cette influence sur la droite. C'est un mandat de résistance et de combat. On s'y prépare en se retroussant les manches". Il faut malgré tout rester "lucide", admet-elle : le centre de gravité du Parlement européen a bel et bien opéré "un véritable glissement à droite".