Six candidats à la présidentielle en difficulté pour récolter les 500 parrainages nécessaires pour accéder au premier tour de l'élection ont protesté jeudi contre le "verrou anti-démocratique des grands partis". Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), le chef de file du mouvement des Bonnets rouges Christian Troadec, Philippe Poutou (NPA), Charlotte Marchandise-Franquet (laprimaire.org) ont lancé un appel commun, signé également par Alexandre Jardin (mouvement Bleu Blanc Zèbre) et l'indépendantiste polynésien Oscar Temaru, "pour une véritable pluralité des candidatures" à l'élection présidentielle.
L'inconvénient des parrainages publics. Pour ces "petits candidats", les nouvelles règles, qui prévoient notamment que les parrainages soient rendus publics, rendent leur candidature "toujours plus difficile, si bien qu'il est devenu quasiment impossible de porter une candidature hors des grands partis". Ils craignent en particulier "la pression" exercée sur les maires, qui "ne peuvent accorder leur parrainage librement en raison des retombées négatives qu'ils ou elles pourraient subir". "La plupart des candidats qu'on voit à la télévision ont déjà mille, deux mille signatures. Est-ce qu'il est normal qu'ils continuent à engranger des signatures et à faire pression sur les élus pour qu'ils ne donnent pas leurs signatures à des nouvelles têtes et des nouveaux projets ?", a fustigé Pierre Larrouturou lors d'une conférence de presse pour présenter cet appel.
"Soutenir la démocratie". Arthur Keller, chargé du programme de Charlotte Marchandise-Franquet, a fait savoir qu'"accorder un parrainage à un petit candidat ce n'est pas soutenir à la présidentielle ce petit candidat, c'est soutenir la démocratie". "On appelle à faire en sorte que sur les 43.000 potentiels signataires, nous recevions pour les uns et les autres 3.000 signatures" au total, a déclaré Christian Troadec. "On demande juste à ce que la démocratie puisse s'exercer et s'exprimer", a-t-il ajouté, affirmant disposer à ce jour de 251 promesses de parrainage.