Tous les documents sur l'activité de Penelope Fillon à l'Assemblée nationale sont "strictement authentiques", a assuré mercredi son avocat alors que le parquet a élargi l'enquête visant le candidat de la droite à la présidentielle à des faits d'"escroquerie", de "faux et usages de faux".
"Pures rumeurs" pour la défense. "Tous les documents, sans la moindre exception, qui ont été transmis à la justice ou saisis par elle sont des documents strictement authentiques", a affirmé Me Pierre Cornut-Gentille dans un communiqué. "La prétendue facticité des documents n'a en aucun cas été attestée" et "il s'agit de pures rumeurs", a ajouté l'avocat, déplorant "une nouvelle violation du secret de l'instruction". Le Parquet national financier (PNF) a délivré aux juges d'instruction le 16 mars un réquisitoire supplétif visant des faits présumés de "trafic d'influence", dans la foulée des révélations sur les costumes de luxe offerts à François Fillon, mais aussi d'"escroquerie aggravée", de "faux" et "usage de faux".
Soupçons après une perquisition à l'Assemblée. Ces deux derniers chefs d'enquête font notamment suite à une perquisition menée courant mars à l'Assemblée nationale, après une première visite fin janvier, au cours de laquelle de nouveaux documents ont été saisis. Les enquêteurs ont notamment retrouvé des "feuilles, signées par Penelope Fillon", qui "comportaient différents calculs d'heures travaillées" et "se demandent si ces calculs ne constituent pas des faux, établis pour justifier a posteriori les salaires versés à l'épouse" de l'ancien Premier ministre, d'après Le Monde.
Convocation par les juges le 28 mars. Par ailleurs, le couple Fillon est soupçonné, selon Le Parisien, d'avoir minimisé le nombre d'heures censées être effectuées par Penelope Fillon à La Revue des deux Mondes alors qu'elle était à la même époque, entre juillet 2012 à fin novembre 2013, employée à l'Assemblée nationale. Or, le règlement de cette dernière limite à 180 heures par mois le cumul d'emploi pour ses salariés.
François Fillon a été mis en examen le 14 mars - une première pour un candidat majeur à l'Élysée -, notamment pour détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux. Son épouse est convoquée le 28 mars en vue d'une éventuelle mise en examen.