Trois jours après l'attaque au commissariat de Rambouillet, une partie de la droite relance le débat en établissant un lien direct entre terrorisme et immigration. Dimanche, lors du Grand rendez-vous Europe1/Cnews/LesEchos, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a ainsi appelé à "cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration". Mais que pense le gouvernement sur ce sujet ? Invité lundi de la matinale d'Europe 1, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a lui refusé "d'établir une équivalence entre immigration et terrorisme".
Une équivalence entre immigration et terrorisme ? "Injuste et dangereux"
"Il y a un fait : les attentats perpétrés sur le sol français depuis plusieurs mois l'ont été par des personnes immigrées", reconnaît l'ex-LR. Or, ajoute-t-il, "il n'est pas bon de nier les faits sur ce genre de sujet". Pour autant, ajoute-t-il aussitôt, "je pense qu'ils serait injuste et dangereux d'établir une équivalence entre immigration et terrorisme".
"Cela serait injuste vis-à-vis de l'immense majorité des personnes immigrées en France qui sont venues y chercher la paix, le travail, la tranquillité, et qui respectent nos valeurs et les règles de droit", insiste le ministre.
"Le mal terroriste est beaucoup plus profond"
"Le mal terroriste est beaucoup plus profond et ne se résume pas au problème migratoire", dit-il encore, citant notamment les attentats commis par Mohamed Merah à Toulouse ou par les frères Kouachi à Charlie Hebdo, "des ressortissants français, élevés et éduqués en France".
"Il n'est pas question de faire du 'en même temps' sur la question", assure Bruno Le Maire, "mais simplement de voir la réalité en face". Et de développer : "Oui, les derniers attentats commis en France l'ont été par des personnes immigrées, et ça pose de vraies questions sur la nécessité absolue de mieux contrôler nos frontières (...) et ça pose la question de notre droit migratoire au niveau européen comme national".
Un sujet sur lequel il faut aller plus loin, estime-t-il. "Notre droit migratoire européen et notre droit migratoire national méritent d'être revus pour garantir la sécurité à l'ensemble de nos compatriotes", conclut le membre du gouvernement.