Si on regarde les chiffres, quelle est la mesure des deux candidats à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la plus efficace en matière de pouvoir d'achat ? Le président sortant l'a assuré mercredi soir, pendant le débat de l'entre-deux tours, le bouclier tarifaire, c'est-à-dire un gel des prix, est bien plus efficace que la solution de sa rivale, qui veut baisser la TVA de 20% à 5,5% sur le gaz, l'électricité et le fioul
"Les entreprises n'ont aucune obligation d'appliquer cette baisse de TVA dans leurs prix"
Mais qu'il s'agisse du gel des prix de l'énergie ou de la baisse de la TVA, ces deux propositions ont la même limite : elles profitent à tous les Français, y compris ceux qui a priori n'ont pas de problème de pouvoir d'achat.
La baisse de la TVA présente une limite supplémentaire, elle est contraire à une directive européenne car elle ne peut pas s'appliquer aux carburants. Quand bien même la France déciderait d'appliquer cette baisse - qui représenterait environ 15 milliards d'euros - rien ne garantit qu'elle soit répercutée sur les prix de vente, prévient l'économiste Sylvain Bersinger. "Le problème avec la baisse de la TVA, c'est que les entreprises n'ont aucune obligation de répercuter cette baisse de TVA dans leurs prix", précise-t-il.
"Par exemple, la baisse de la TVA sur la restauration en 2009 n'a été répercutée qu'à 10% sur les prix. Le bouclier tarifaire, par définition, gèle les prix et donc, il y a bien un gain de pouvoir d'achat direct pour les Français puisque les prix arrêtent d'augmenter", affirme l'économiste.
Si le bouclier tarifaire permet en effet une baisse directement répercutée sur les prix, les experts estiment néanmoins que rien ne permet d'affirmer qu'il est deux fois plus efficace qu'une baisse de la fiscalité.