Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a dénoncé mardi la "folie financière" des propositions sur le pouvoir d'achat des oppositions à l'Assemblée nationale, en particulier celles des députés Les Républicains, les appelant à "un peu de cohérence".
"Il faut revenir à la raison"
"Je vois avec beaucoup d'inquiétudes se multiplier depuis quelques jours, quelques heures, des amendements uniquement dépensiers sur le texte pouvoir d'achat. Nous en sommes aujourd'hui à 100 milliards d'euros", a affirmé M. Le Maire dans un discours prononcé au Medef devant des patrons français et italiens.
"Cent milliards d'euros de dépenses nouvelles. Aucune économie. Cent milliards d'euros de dépenses pour l'Etat. Aucune recette en face ou des recettes dérisoires. C'est une folie financière", a fustigé le ministre. "Il faut revenir à la raison. Je le dis à tous mes amis parlementaires (...) et j'appelle toutes les oppositions à faire preuve de responsabilité, notamment ceux qui se disent partis de gouvernement", a-t-il encore affirmé, visant en particulier les parlementaires LR, que le gouvernement tente de rallier pour faire adopter son paquet de mesures sur le pouvoir d'achat.
Les mesures proposées par le gouvernement jugées insuffisantes par les oppositions
"On ne peut pas dire d'un côté qu'on veut absolument réduire la dette publique, qu'il faut réduire la dépense publique, (...) et puis de l'autre déposer des amendements le même jour pour une baisse de la CSG à 70 milliards d'euros, pour un carburant plafonné à 1,5 euro le litre pour des dizaines de milliards d'euros. Un peu de cohérence", a dénoncé M. Le Maire, en reprenant les mesures proposées par les LR.
La commission des Finances de l'Assemblée nationale, présidée par l'Insoumis Eric Coquerel, a débuté lundi l'examen du projet de loi de finances rectificative et la loi pouvoir d'achat, qui prévoient diverses mesures pour atténuer l'impact de l'inflation sur les ménages.
Les débats s'annoncent animés entre les oppositions, qui jugent insuffisantes les mesures proposées par le gouvernement, et la majorité relative du camp présidentiel, qui est prête à faire évoluer certains aspects du texte, mais sans dépenser plus que la vingtaine de milliards d'euros prévus.
"Je souhaite que ce débat à l'Assemblée nationale soit un débat pour apporter des solutions concrètes, crédibles, à nos compatriotes, notamment ceux qui souffrent le plus de l'inflation, et pas de sempiternels jeux de surenchère qui finalement ne mènent nulle part, sauf à des déceptions et donc à des colères", a indiqué M. Le Maire.