Les protections périodiques réutilisables (culottes et coupes menstruelles) seront remboursées à partir de 2024 par la Sécurité sociale pour les moins de 25 ans, afin de lutter contre la précarité menstruelle, a annoncé lundi Élisabeth Borne. La Première ministre était invitée dans l'émission C à vous sur France 5. À la veille du sixième jour de mobilisation contre la réforme des retraites, elle a estimé que ce sont les Français "les plus modestes" qui seront "les premiers pénalisés". Voici ce qu'il faut retenir de son interview.
Les protections périodiques réutilisables remboursées pour les moins de 25 ans
"Nous allons mettre en place un remboursement par la Sécurité sociale des protections périodiques réutilisable à partir de l'an prochain", a déclaré Elisabeth Borne sur France 5. Cela concernera "toutes les jeunes femmes de moins de 25 ans" et la mesure sera inscrite au budget 2024, a-t-elle ajouté.
>> LIRE AUSSI - Précarité menstruelle : "Aujourd'hui, des femmes doivent choisir entre s'alimenter ou avoir une serviette"
Pour être remboursées, ces protections périodiques devront être achetées en pharmacie, ce qui sera possible "sans ordonnance", a-t-elle encore précisé. "C'est impensable que des femmes ne puissent pas avoir les protections dont elles ont besoin", a commenté la Première ministre.
"Les plus modestes" seront les "premiers pénalisés" par les grèves
Les Français "les plus modestes" seront "les premiers pénalisés" par les grèves, a estimé Elisabeth Borne lundi. "Une France à l'arrêt", comme l'envisagent l'ensemble des organisations syndicales, "c'est évidemment mauvais pour nos concitoyens" et "les premiers pénalisés, quand on a des grèves, ce sont les Français les plus modestes", a affirmé Elisabeth Borne sur France 5.
La Première ministre a également jugé que l'utilisation de l'expression "mettre la France à genoux" était "grave" et "pas responsable" en réaction aux mots du secrétaire général de la CGT Chimie Emmanuel Lépine. "Respectons le droit de grève. Respectons le droit de manifester mais évitons aussi, de la part des responsables syndicaux, d'employer des expressions comme mettre le pays à l'arrêt, mettre le pays à genoux. Je pense que ce n'est pas très responsable d'employer ce genre de formulation".
>> LIRE AUSSI - Retraites : le Sénat vote la création d'un nouveau CDI pour favoriser l'emploi des seniors
Des "pôles spécialisés" dans les tribunaux
La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé lundi la mise en place de "pôles spécialisés" dans les violences conjugales au sein des tribunaux, afin de "répondre en proximité" aux difficultés des femmes victimes. "On va mettre en place des pôles spécialisés dans chaque tribunal pour pouvoir mieux traiter ces violences conjugales, pour pouvoir aussi répondre globalement aux difficultés que rencontrent les femmes victimes de violences", a expliqué Elisabeth Borne sur France 5.
Il ne s'agit pas de juridictions spécialisées, a précisé la Première ministre après avoir reçu les premières conclusions d'une mission parlementaire qui doit rendre ses travaux définitifs fin mars. Quelque 200 pôles seront crées au total au sein des 164 tribunaux judiciaires et 36 cours d'appel, a-t-on précisé à Matignon.