Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, membre du parti de droite Les Républicains dont le nom a circulé pour Matignon, sera lui aussi reçu lundi après-midi par Emmanuel Macron, a affirmé dimanche à l'AFP une source proche des consultations menées par le chef de l'Etat.
Celui qui avait appelé à un "gouvernement d'urgence nationale" après les législatives, et se veut le porte-voix d'une droite sociale, se rendra à l'Elysée après un autre possible Premier ministre mais de centre-gauche, Bernard Cazeneuve, et après les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'État devrait laisser passer la rentrée scolaire lundi, et une nomination pourrait intervenir mardi
L'annonce de ces rendez-vous témoigne d'une accélération des consultations menées par Emmanuel Macron, qui entrent dans leur phase ultime après 55 jours de crise politique. Les noms des ex-ministres, l'un de gauche l'autre de droite, sont régulièrement cités pour prendre la tête d'un gouvernement dans cette configuration politique très complexe. C'est Bernard Cazeneuve qui ouvrira le bal dès 8h45, après plusieurs jours d'intenses spéculations qui semblent le placer en position de favori. Sa nomination à Matignon est "une possibilité mais ce n'est pas une certitude", "c'est une option mais il faut regarder de près", a indiqué une source proche d'Emmanuel Macron.
Le président s'entretiendra ensuite avec ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy. Chantre d'une droite sociale, Xavier Bertrand, lui aussi ancien ministre, est attendu à l'Elysée dans l'après-midi. Selon son entourage, le chef de l'État devrait laisser passer la rentrée scolaire lundi, et une nomination pourrait intervenir mardi. Bernard Cazeneuve a fait savoir par son entourage qu'"il n'est pas demandeur" mais s'il va à Matignon, ce sera "par devoir et pour éviter des difficultés supplémentaires au pays".
>> LIRE AUSSI - Premier ministre : Emmanuel Macron rencontrera Bernard Cazeneuve, Nicolas Sarkozy et François Hollande lundi matin
Si François Hollande ne devrait pas dissuader Emmanuel Macron de nommer Bernard Cazeneuve, tel devrait être le cas de Nicolas Sarkozy. "Ce n'est pas la solution qui m'apparaît la plus en adéquation avec le centre de gravité de la politique française, qui est à droite", a-t-il plaidé vendredi dans Le Figaro. L'ancien président souhaite un "Premier ministre de droite". Mais sa position n'est pas partagée par les dirigeants des Républicains, Laurent Wauquiez en tête, qui veulent arriver en opposants à la présidentielle de 2027 et refusent toute coalition ou participation au futur gouvernement. "Si Xavier Bertrand souhaite prendre sa part au redressement de la France et éviter la crise, c'est un bon choix", a dit Nicolas Sarkozy.
Avec les deux hommes, Emmanuel Macron devrait examiner les conditions dans lesquelles ils pourraient exercer la fonction. "Le camp présidentiel n'a pas la majorité absolue mais il ne va pas non plus passer dans l'opposition. Ni coalition ni cohabitation, c'est un peu une coalitation!", a assuré un membre de l'entourage du chef de l'Etat, usant d'un néologisme qui commence à faire flores en macronie.
Avec Bernard Cazeneuve, devrait être abordé le sujet délicat de la réforme des retraites, impopulaire et rejetée par la gauche, alors qu'Emmanuel Macron redoute de voir détricoté son bilan. Pourquoi pas un "gel" et de nouvelles discussions avec les syndicats, plutôt qu'une abrogation pure et simple, a avancé dimanche le député PS Jérôme Guedj. Le temps presse pour un nouveau gouvernement car le budget 2025 doit être déposé au Parlement le 1er octobre au plus tard. Avant cette date, le Parlement pourrait cependant être convoqué en session extraordinaire pour écouter le discours de politique générale d'un nouveau Premier ministre.