Samedi, 2.000 personnes se sont réunies place de la République à Paris lors d'une marche en mémoire d'Adama Traoré, malgré l'interdiction de ce rassemblement par la préfecture. En cause : le risque de débordements après les émeutes de ces derniers jours, qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre après un refus d'obtempérer.
Étaient présents parmi les manifestants les proches d'Adama Traoré, notamment sa sœur Assa Traoré, ainsi qu'une dizaine d'élus, comme la présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, mais aussi les députés LFI Eric Coquerel et Louis Boyard ou encore Sandrine Rousseau, députée du groupe Europe Écologie-Les Verts. Invitée du Grand Rendez-Vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos ce dimanche, la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, a critiqué la présence des élus dans ce rassemblement, considérant que cela s'apparente à de la "provocation".
"Dans le groupe que je préside, on a rebaptisé La France Insoumise, la France incendiaire"
Selon Aurore Bergé, les députés de la France Insoumise sont "volontairement allés dans des manifestations illégales pour essayer de faire croire que nous vivrions ici en France, dans un pays autoritaire". Avant d'ajouter : "on ne vit pas dans un pays autoritaire, on vit dans un pays où évidemment le président de la République et ses décisions peuvent être librement contestées, ça s'appelle la démocratie, mais où il est hors de question qu'on porte atteinte tout simplement à l'ordre public, à la sécurité."
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"Dans le groupe que je préside, on a rebaptisé La France Insoumise, la France incendiaire", ajoute-t-elle. "Quand vous vous rendez à une manifestation illégale interdite, de manière évidente, vous entrez en contradiction avec les valeurs républicaines qui devraient être celles des élus."
"Inacceptable et intolérable"
Faisant référence à des images où Eric Coquerel avance au milieu de manifestants qui scandent des messages critiquant la police, Aurore Bergé considère que "ce n'est pas normal qu'on puisse avoir des élus qui ne bronchent pas alors qu'on a des slogans 'La police tue, tout le monde déteste la police'. Ce n'est pas la première fois, malheureusement, que ce genre de choses se passe et c'est absolument inacceptable et intolérable de venir avec son écharpe tricolore et d'accréditer ça. À la minute où vous entendez ce genre de propos, vous devez évidemment quitter cette manifestation. Mais il n'aurait même pas dû être présent."
La députée des Yvelines regrette également la présence du groupe insoumis à l'Assemblée nationale. "Je ne pense pas que ce soit une chance pour notre démocratie d'avoir 88 députés d'extrême droite et d'avoir 74 députés d'extrême gauche. Pour les députés de l'extrême gauche, depuis un an, on a été malheureusement amenés à commenter des comportements dans l'hémicycle et hors de l'hémicycle", conclut Aurore Bergé.