Avec la guerre en Ukraine, "tous les programmes" des candidats à la présidentielle "sont devenus totalement obsolètes", estime François Hollande dans un entretien qui sera diffusé dimanche sur Radio J. "On sait très bien que cela sera beaucoup plus difficile économiquement, on sait que l'on va avoir une inflation beaucoup plus forte, des taux d'intérêt qui vont revenir, une dette publique considérable", ajoute l'ex-président de la République qui au passage, réfute les accusations contre Emmanuel Macron d'une campagne escamotée.
"Les réunions ne peuvent pas se faire comme il était imaginé"
"Personne n'avait imaginé en fixant ces dates d'élection que ce serait dans un contexte comme celui-là. C'est vrai que les débats, les réunions ne peuvent pas se faire comme il était imaginé. Mais les sujets qui sont posés sont suffisamment graves pour que ça élève le niveau d'une campagne présidentielle", expose l'ex-président socialiste, à qui on reproche de soutenir du bout des lèvres seulement la candidate PS Anne Hidalgo.
M. Hollande, qui a été lui-même tenté de se lancer dans la campagne, a cité comme enjeux l'Europe, la stratégie d'alliance dans le cadre de l'OTAN, la défense, l'indépendance énergétique et la transition face à la crise climatique. L'ancien chef de l'État a également balayé les déclarations du président LR du Sénat Gérard Larcher qui avait interrogé mardi la "légitimité" d'un président élu "sans campagne".
"Une élection, quel que soit le niveau de la participation, donne la légitimité à celui ou à celle qui en est l'élu", a-t-il insisté. Lors de sa conférence de presse jeudi, le président-candidat Emmanuel Macron avait lui-même répliqué : "Un président du Sénat ne devrait pas dire ça."