Benoit Hamon a appelé lundi l'électorat à s'inquiéter de ce que feraient les "candidats malhonnêtes, intellectuellement, ou dans leur rapport à l'argent", avec les pouvoirs importants que confère la Ve République. "Il faut s'interroger sur ces candidats malhonnêtes, intellectuellement, ou dans leur rapport à l'argent, ce qu'ils vont devenir avec le pouvoir que donne la Ve République au président de la République", a mis en garde le candidat socialiste à la présidentielle, à Feugarolles dans le Lot-et-Garonne, au quatrième jour d'une tournée dans le Sud-Ouest.
"Se poser la question de quel président on veut". "Le 7 mai, on n'élit pas juste le meilleur candidat de la campagne, en se disant 'Ah celui-là, il a fait une sacrément bonne campagne, je vais voter pour lui'", a-t-il poursuivi. "Attention ! Il va être président avec 2-3 petits pouvoirs. Donc il faut quand même se poser la question de quel président on veut...", a-t-il martelé. Benoît Hamon participait à un déjeuner champêtre avec quelque 200 personnes, après avoir visité une exploitation de fruits et légumes en phase de conversion au bio. Il a dit "enraciner" sa campagne dans la réalité de terrain, voire "corriger un peu de ses réponses politiques", "à partir du dialogue avec les Français, pas juste avec des foules".
J'échange tous les jours sur le terrain avec ceux qui feront l'avenir. D'autres se contentent d'être applaudis par les foules #CoeurBattantpic.twitter.com/EQvkwHCKam
— Benoît Hamon (@benoithamon) 17 avril 2017
Hamon compte sur les indécis. "Les foules ne disent rien, elles applaudissent seulement. C'est génial, ça fait du bien à celui qui parle. On ne fait pas une campagne juste pour se faire un 'shoot' d'adrénaline et d'applaudissements", a-t-il glissé, dans une apparente référence à l'écho du grand meeting dimanche à Toulouse de Jean-Luc Mélenchon. Décroché dans les intentions de vote par le quatuor de tête des candidats, Benoît Hamon a toutefois estimé que le grand nombre d'indécis pourrait être une chance pour lui, et appelé les gens de gauche à ne pas être "piégés par un vote utile qui serait stupide", soit pour Emmanuel Macron, soit pour Jean-Luc Mélenchon.
"Macron est le meilleur hériter des politiques qui préparent l'arrivée du FN"
Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a également estimé dans une interview à Ouest France qu'Emmanuel Macron est "le meilleur héritier" de politiques qui ont mené à l'échec et qui "disloquent le lien social", préparant ainsi "l'arrivée du Front national" au pouvoir. A la question : L'émergence de MM. (Emmanuel) Macron et (Jean-Luc) Mélenchon n'est-elle pas le signe d'un désaveu des partis ? Benoit Hamon répond par l'affirmative. "Oui, il y a de cela, dit-il, en s'étonnant toutefois "qu'on s'attache à vouloir défier les partis et pas les idées qui nous ont conduits à l'échec".