L'ancien ministre sarkozyste Eric Woerth (LR) a annoncé qu'il soutiendrait Emmanuel Macron plutôt que Valérie Pécresse pour la présidentielle. Un coup dur pour la candidate LR, qui ne veut pas se laisser déstabiliser après cette défection, la deuxième depuis celle de Guillaume Peltier chez Eric Zemmour.
"Je vous demande d'être impassibles"
Valérie Pécresse était officiellement absente de la Maison de la Chimie, où étaient réunis ses soutiens, pour des contraintes d'agenda. La candidate LR a justifié son absence par les embouteillages à Paris et a finalement inauguré la réunion par visioconférence. Après avoir salué ses soutiens, elle leur adressé un message sans équivoque concernant le ralliement d'Eric Woerth à Emmanuel Macron.
"Je vous demande d'être impassibles. La technique de débauchage individuel n'est pas la nôtre. Nous, nous sommes un parti de convictions", a-t-elle martelé.
Le départ d'Eric Woerth était au cœur des discussions. Plusieurs collègues députés ne masquent pas leur déception, mais tentent de minimiser, comme Damien Abad. "On s'y attendait et ce n'est pas une surprise. On sentait bien ce sentiment de lassitude ou de ras-le-bol général. Il a fait ce choix là. Je le regrette profondément pour lui et pour notre famille politique", a-t-il confié.
"Le timing signe le crime"
Mais, au-delà de son départ, c'est le timing d'Eric Woerth qui interpelle, à quelques jours du grand meeting prévu au Zénith de Paris, censé donner un second souffle à la campagne de Pécresse. "Je pense que le timing signe un petit peu le crime, c'est à dire que le faire à ce moment-là particulier, montre bien que tout ça est commandité directement par la Macronie", souffle Vincent Jeanbrun, un proche de la candidate.
Valérie Pécresse, elle, n'entend pas se laisser déstabiliser. Elle a mobilisé ses troupes ce soir, même si, en interne, personne ne cache un certain agacement au sujet de cette défection, la deuxième après celle de Guillaume Peltier chez Eric Zemmour.