C’était le duel du week-end : Eric Zemmour en meeting à Lille devant 7.000 sympathisants, Marine Le Pen à Reims face à 4.000 militants. Deux salles deux ambiances pour les candidats de la droite nationale à l'élection présidentielle, alors que l’écart se resserre. Invité de Jean-Pierre Elkabbach dans Europe Matin Week-End dimanche, le maire de Béziers Robert Ménard est revenu sur ce duel à distance de samedi et a estimé que le candidat du parti Reconquête a une vision "trop pessimiste de la France".
"La différence entre les deux est le ton. Eric Zemmour a une vision très noire de la France. Il continue à être brutal, dur, cassant. Et il a tort de faire ça parce que ça divise la France et la France n'a pas besoin d'être encore plus divisée [...] Convaincre une majorité des Français me semble aujourd'hui impossible", a-t-il affirmé.
"Marine Le Pen a changé"
Robert Ménard a en effet jugé que les chances du polémiste de remporter l'élection présidentielle sont minces, voire inexistantes. "Pour Marine Le Pen je pense qu'il y a un trou de souris, et pour Eric Zemmour je pense qu'il y a peu ou pas chance qu'il soit aujourd'hui chef de l'Etat", a-t-il dit. Selon lui, la candidate RN "répond plus au maire" qu'il est, et a précisé ne pas cacher pour autant leurs divergences de point de vue.
"Je pense qu'elle a changé. Samedi, ce moment où elle s'est approchée de ses militants pour leur parler, elle ne l'aurait jamais fait il y a cinq ans", a-t-il encore affirmé en référence à la fin de sa prise de parole à Reims, où elle a raconté son enfance, évoqué l'attentat à la bombe qui a visé le domicile familial en 1976 ou encore sa monoparentalité. "On peut estimer que c'est du cinéma mais je ne le crois pas. Aujourd'hui elle a une épaisseur, un poids. Et je pense qu'elle a raison de faire ça. La veille je lui ai dit 'parle de toi, dis ce que tu es, c'est mieux que l'image que les gens ont de toi'", a-t-il raconté.