Rassembler son camp sur le thème de l'argent. C'est le pari de Benoît Hamon dans la dernière ligne droite à la présidentielle. Dépassé cette semaine par Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, le candidat socialiste souhaite relancer sa candidature en capitalisant sur les affaires qui dominent la campagne. Pour y parvenir, Benoît Hamon compte présenter en début de semaine prochaine de nouvelles mesures sur le volet de la transparence et de la moralisation de la vie politique, dévoile le JDD. Un plan qui porte un nom : "opération mains propres". Une manière aussi de cibler ses adversaires François Fillon, Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, vulnérable à ses yeux sur le sujet.
Traque des conflits d'intérêts. Parmi les nouvelles dispositions développées par le candidat, la suppression de l'immunité des parlementaires qui empêche "la justice d'enquêter et de fonctionner normalement", juge le candidat dans le JDD. Benoît Hamon veut également traquer les conflits d'intérêts dans l'enceinte du Parlement. "Il faut que d’éventuels conflits d’intérêts soient examinés par les commissions compétentes du Parlement, et qu’ils fassent l’objet d’un vote des assemblées après avoir répondu aux questions des parlementaires", estime entre autres le candidat socialiste.
"Moi je ne fais pas comme eux." Avec ces nouvelles propositions, Benoît Hamon espère reprendre le devant et souligner sa probité vis-à-vis d'autres candidats. "Une partie de la classe politique dans une impunité où l’on tolérait les conflits d’intérêts, les petits cadeaux", tacle le vainqueur de la primaire de la gauche, allusion aux affaires qui poursuivent la campagne de François Fillon. "Moi je ne fais pas comme eux", souligne-t-il. Au centre des règlements de comptes également, le candidat d'En Marche!, pris à témoin par Benoît Hamon sur ses donateurs lors du débat télévisé entre les cinq principaux candidats sur TF1.
Sur ce terrain, le socialiste récidive dans les colonnes du JDD. "Est-ce que tu peux être indépendant de ceux qui t'ont fait roi ? C'est un vrai sujet. Emmanuel Macron répond oui. Mais cela ne me suffit pas."