Anne Hidalgo a jugé vendredi dans un entretien au magazine Têtu qu'un second mandat d'Emmanuel Macron serait "la destruction pure et simple de notre protection sociale", appelant à ne pas lui donner "un blanc-seing". La candidate socialiste, créditée autour de 2% des intentions de vote à la présidentielle, estime qu'"une partie de la population a pu se dire que vu le chaos du monde, il faudrait peut-être qu'Emmanuel Macron continue. Mais beaucoup de ces gens-là ont été stoppés net dans cette idée, voyant bien qu'un deuxième quinquennat Macron, c'est la destruction pure et simple de notre protection sociale !", explique-t-elle.
"Les classes moyennes, modestes (...) ne voteront pas Macron"
Selon elle, "les classes moyennes ou les catégories modestes (...) se rendent compte que nos services publics comptent, que la santé, c'est un patrimoine national et que la retraite, ce n'est pas quand on est mort qu'on en profite. Ils ne voteront pas Macron", assure la maire de Paris. "Peut-être que ces gens ont beaucoup de reproches à nous faire, je les comprends", ajoute la socialiste, qui "les appelle à ne pas donner un blanc-seing à Emmanuel Macron, qui se servira de leur bulletin de vote pour détruire ce qui leur est très cher".
"Arrêtez de vous laisser conditionner par des sondages qui veulent vous prendre le cerveau, par les chaînes d'info en continu qui ont fait monter Zemmour et qui le font descendre maintenant qu'ils comprennent que le guignol est vraiment un guignol...", a-t-elle insisté. Interrogée par ailleurs par le magazine sur la GPA (gestation par autrui), la candidate s'y déclare "extrêmement hostile", "au nom de cet argument de la marchandisation du corps des femmes".
Hidalgo favorable à la reconnaissance des enfants nés d'une GPA à l'étranger
"Je préfère prendre le risque d'empêcher des femmes qui pourraient être tentées de faire don d'un enfant à quelqu'un d'autre que d'ouvrir la possibilité de la marchandisation des corps. En revanche, je suis bien sûr pour la reconnaissance des enfants nés d'une GPA à l'étranger", explique-t-elle.
Enfin sur la prostitution, la candidate "ne veut pas revenir sur la loi de pénalisation des clients votée en 2016, sous le quinquennat de François Hollande. Je considère d'une façon générale, même s'il y a des exceptions, que la question de la prostitution relève de la marchandisation du corps".
"Tant pis pour celles et ceux qui, marginalement, sont dans le libre exercice de leur volonté, je préfère protéger celles qui sont prises dans les réseaux", dit-elle, tout en acceptant d'aider, par des subventions, les associations réglementaristes.