Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon ne partiront décidément pas en vacances ensemble. La candidat socialise s'est une nouvelle attaquée à son homologue de la France Insoumise : "La gauche de M. Mélenchon" est la moins utile du monde", a-t-elle lancé en soirée lors d'un meeting à Limoges avec l'ancien président François Hollande.
Une domination de la gauche par le leader de la France Insoumise signifierait "la fin de tout espoir d'avoir un gouvernement de gauche dans ce pays", a-t-elle poursuivi. Le "soi-disant vote utile" émane "de ceux qui veulent que la gauche ne gouverne pas", a-t-elle ajouté.
La question ukrainienne comme point de rupture
Jean-Luc Mélenchon, crédité d'environ 13% des voix dans les sondages contre 2% à Anne Hidalgo, a appelé dimanche à une "union populaire" afin de le porter au second tour de la présidentielle. Le vote utile, c'est le vote de la gauche qui se coltine le réel pour aller vers l'idéal", a répliqué la socialiste devant les quelque 400 à 500 personnes venues au meeting de la candidate.
"La gauche de gouvernement ne confond pas ceux qui se battent pour leur liberté et ceux qui les bombardent", a-t-elle déclaré, en critiquant les positions passées et récentes de Jean-Luc Mélenchon faisant notamment porter la responsabilité de la crise ukrainienne sur l'Otan. "Pour Jean-Luc Mélenchon, le danger vient de l'Ouest, alors que l'agression est à l'Est, ce qui veut dire qu'il a un peu perdu le Nord", a-t-elle ironisé.
Hollande a lui aussi attaqué Mélenchon
De nombreuses personnes dans le public avaient des pancartes de soutien à l'Ukraine, et l'estrade de l'oratrice portait le drapeau de ce pays, en plus des traditionnels drapeaux français et européen. Anne Hidalgo a plaidé pour le maintien de la France dans l'Otan, l'avènement d'une Europe de la Défense et un embargo sur le gaz et le pétrole russes.
Français Hollande a pour sa part également longuement évoqué, avec la guerre en Ukraine, "un contexte qui n'a jamais été aussi grave pour l'Europe et pour le monde". Épinglant implicitement Jean-Luc Mélenchon, il a estimé que face à cette crise "le non-alignement, c'est l'isolement et l'inaction, c'est un renoncement". "Je fais la différence entre Biden et Poutine", a-t-il ajouté.
Le maître du Kremlin "ne connaît que le rapport de force", a ajouté l'ancien président, en fustigeant ceux qui lui "cherchent des excuses".