L'exercice est inédit avant un premier tour. Les onze candidats à la présidentielle débattront mardi soir sur BFMTV et CNews, avec le souci d'éviter "la foire d'empoigne", selon les organisateurs. Animé par les journalistes Ruth Elkrief et Laurence Ferrari, Le Grand Débat devrait durer, en théorie, 3 heures 30 et débuter à 20h40, avec une coupure publicitaire. Europe 1 vous résume les grandes lignes de ce temps fort de la présidentielle.
A quoi va ressembler le débat ?
Concision. Les débatteurs devront faire court pour délivrer leurs messages. Disposés en arc de cercle - de François Fillon à l'extrême gauche à François Asselineau à l'extrême droite - les prétendants à l'Elysée auront 1 minute 30 pour répondre à chaque question et s'interpeller. Chacun disposera aussi d'une minute d'introduction et de conclusion. Les candidats parleront en tout un gros quart d'heure chacun. Avec comme impératif de condenser leur discours pour être percutant.
Une contrainte intégrée par les candidats. Pour ne citer qu'eux, Emmanuel Macron "travaille à être concis", dixit un proche cité dans Le Parisien, tandis que Jean-Luc Mélenchon, très en verve lors du débat à cinq candidats sur TF1, "prépare lui quelques bonnes punchlines", selon sa porte-parole Danielle Simmonet.
Portables interdits. A noter qu'à la demande d'une majorité des candidats, les téléphones portables seront proscrits pour éviter toute distraction... ou polémique. Après le débat sur TF1, François Fillon avait été soupçonné d'avoir échangé plusieurs sms avec conseillère en communication.
Sur quoi les candidats vont-ils débattre ?
Devant 220 personnes, pour moitié composée de leurs proches, les candidats seront interrogés sur trois thèmes : "comment créer des emplois ?", "comment protéger les Français ?" et "comment mettre en oeuvre votre modèle social ?". Des périmètres assez larges qui devraient leur laisser le soin de dérouler du régalien à l'économique et social.
Comment éviter la "foire d'empoigne" ?
C'est l'un des enjeux des organisateurs du débat. "On n'est pas là pour une foire d'empoigne à onze, ce serait catastrophique", explique ainsi Alain Weill, directeur général de SFR Média et propriétaire de BFMTV. Temps de parole raccourcis et périmètre des thèmes délimité devraient permettre d'éviter la cacophonie. "Si tout partait en vrille, ce ne serait bon pour personne. C'est de l'intérêt de tous se mettre au niveau d'un débat présidentiel", résume encore Alain Weill. Garde-fou du débat, les deux journalistes seront chargées de modérer les éventuels débordements. "C’est un débat de propositions, pas de dénigrement", a prévenu Ruth Elkrief auprès de L'Obs.
Reste à savoir si le public sera au rendez-vous. Lors du débat à cinq candidats, près de 10 millions de Français étaient réunis devant leur poste pour jauger les prestations des candidats.