La Commission nationale des comptes de campagne a validé ceux des onze candidats à l'élection présidentielle de 2017, non sans retrancher un certain nombre de dépenses, notamment concernant Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Aucun compte refusé. Alors qu'elle avait rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, la CNCCFP a cette fois-ci validé les comptes des onze candidats ayant concouru à la magistrature suprême en 2017, selon les décisions publiées mardi au Journal officiel. Mais elle a procédé à un certain nombre de réformations, même si celles-ci ont peu d'incidence sur le montant effectivement remboursé aux candidats. Lesquels, pour y prétendre, doivent avoir recueilli au moins 5% des voix.
Retranchement de 800.000 euros des comptes de Le Pen. Ainsi, la CNCCFP a notamment retranché la somme de 827.017 euros des comptes présentés par Marine Le Pen, inscrite "au titre des intérêts facturés par deux formations politiques, pour plusieurs prêts à la candidate d'un montant total de 11.795.000 euros". Au total, environ 11,5 millions d'euros de "dépenses électorales soumises au plafond" ont été retenues par la Commission pour la candidate du FN, qui en avait déclaré environ 12,4 millions d'euros. Marine Le Pen percevra de l'État 10.691.775 euros, montant maximum auquel a droit un candidat parvenu au second tour.
L'association de Mélenchon épinglée. S'agissant de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, la Commission s'est notamment penchée sur l'association "L'Ere du peuple", laquelle a "facturé au mandataire un montant de dépenses de 440.027 euros correspondant à des locations de salles, des locations de matériels informatiques et audiovisuels, et à des prestations intellectuelles de quatre de ses salariés dont trois étaient également membres de l'équipe de campagne". Or "selon le registre national des associations, l'association 'l'Ere du peuple' relève de la loi sur les associations de 1901 et n'a pas d'activité commerciale déclarée". Jean-Luc Mélenchon percevra de l'État 6.031.304 euros de remboursement.
De faibles remboursements pour Fillon. S'agissant de François Fillon, si le montant total de dépenses déclaré par le candidat et celui retenu par la CNCCFP sont identiques à 10.000 euros près, autour de 13,7 millions d'euros, le candidat de la droite ne se verra cependant rembourser que 2,07 millions d'euros. En cause, les 10 millions de recettes au titre de "versement définitifs des partis politiques" en provenance de la Haute autorité chargée d'organiser la primaire de la droite, un "don" qui n'a pas vocation à être remboursé.