La candidate Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, favorable à un rapprochement avec la Russie, est attendue vendredi à Moscou où elle doit rencontrer de hauts responsables parlementaires russes. À moins d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle, la présidente du FN doit participer aux travaux de la commission des Affaires étrangères de la Douma, la chambre basse du Parlement, puis rencontrer son président Viatcheslav Volodine, a indiqué un porte-parole de l'Assemblée, Konstantin Tarassov.
Le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, Leonid Sloutski, a précisé aux agences russes que Marine Le Pen se rendait en Russie à son "invitation personnelle". Sa visite portera notamment sur "la lutte contre le terrorisme et les questions liées à la coopération franco-russe", selon lui.
Une image favorable en Russie. Marine Le Pen est venue à plusieurs reprises en Russie et fait l'objet d'une couverture médiatique très favorable de la part des médias d'État. Elle fait partie des politiciens européens qui prônent un rapprochement avec Vladimir Poutine et qui approuvent l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 par la Russie.
Une banque privée russe, qui a depuis fait faillite, avait prêté en 2014 neuf millions d'euros au FN, suscitant des soupçons de volonté du Kremlin de soutenir le parti de Marine Le Pen. Le principal parti d'extrême droite en France avait alors expliqué que les banques françaises avaient refusé de lui prêter de l'argent.
Pas une "populiste" mais une "réaliste". La Russie est accusée de chercher à promouvoir des candidats europhobes, notamment populistes, dans les scrutins sur le Vieux Continent. Le Kremlin a vu d'un bon œil le Brexit en Grande-Bretagne et l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé jeudi que Marine Le Pen n'était pas une "populiste" mais une "réaliste" ou une "antimondialiste".