Quatre candidats, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Valérie Pécresse et Fabien Roussel, ont tenté mardi de remettre la santé à l'agenda de la campagne électorale présidentielle en exposant leur programme, notamment leurs réponses aux déserts médicaux, à l'occasion d'un "grand oral" organisé par la Mutualité française.
Le problème des déserts médicaux
"Avec la pandémie (de Covid-19) et son cortège de drames humains, la santé est redevenue un sujet majeur de débat public, et c'est une bonne nouvelle", a résumé d'entrée le premier à s'exprimer, le candidat écologiste Yannick Jadot. Concernant les déserts médicaux, l'eurodéputé veut d'abord revoir la manière d'évaluer les besoins en faisant des Agences régionales de santé (ARS) les "vrais lieux de coordination de l'offre de soins".
Mais il "assume de dire que la dernière année d'études comme les deux premières années d'exercice, s'il y a une nécessité absolue, il faudra qu'il y ait des médecins qui aillent dans des déserts médicaux pour que les Français puissent se soigner".
La candidate LR, Valérie Pécresse, veut mettre en place un dispositif de "docteur junior" avec "une année de stage obligatoire dans les études de médecine générale dans une maison de santé ou dans un cabinet de groupe", mais à partir de 2025, car "on ne change pas les règles du jeu en cours de route" et en contrepartie d'une revalorisation de la consultation des généralistes à 30 euros.
Le candidat communiste, Fabien Roussel, a plaidé pour la création d'un pôle public du médicament et a assumé de vouloir "nationaliser Sanofi" qu'il a vertement critiqué. "Ils sont champions du monde, ils distribuent des dividendes, ils licencient et ils ne trouvent rien", a-t-il raillé le laboratoire français.
Moins d'inégalités
M. Roussel a aussi insisté sur son projet de "reconstruire une grande sécurité sociale du XXIe siècle (...) pas une grande Sécu telle que certains l'évoquent au gouvernement qui n'est rien d'autre qu'un panier de soins limités et une individualisation complète des charges".
"Faire vivre mieux les Françaises et les Français, et ça passe par moins d'inégalités, c'est un enjeu majeur des cinq années qui viennent", a averti la candidate socialiste Anne Hidalgo en appelant à ne pas escamoter le débat de la présidentielle.
"Si on loupe le coche, alors tout ce qui n'aura pas pu se régler, ni dans ce débat présidentiel ni par nos institutions par le politique, par l'engagement citoyen, social, syndical risque malheureusement de se régler autrement et si nous voulons refuser la violence alors donnons toute sa place au débat démocratique qui nous occupe", a-t-elle mis en garde.
Quatre candidats de poids dans les sondages manquaient à l'appel: Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête!) et Emmanuel Macron, toujours pas déclaré candidat à sa propre succession. Christiane Taubira a, de son coté, indiqué lundi consacrer sa semaine "à la collecte des parrainages".
Les candidats auront cependant une autre occasion de développer leurs projets en matière de santé, à l'occasion d'un "grand oral" programmé le 17 mars par la Fédération hospitalière de France.