Trois semaines pour se qualifier pour le second tour. Le ton se durcit et un homme concentre les attaques : Emmanuel Macron. Le candidat d'En Marche! est l’homme à abattre. La cible principale des candidats à la présidentielle : c’est un tournant de la campagne. Les chasseurs les plus virulents viennent de la droite, François Fillon mène la meute, il pilonne "le Prince de l’ambiguïté", tandis que François Baroin accuse son "populisme mondain". Un "candidat de l’Ancien Régime" rebaptisé "Emmanuel Hollande" pour l'occasion par le candidat de la droite.
Macron fait peur parce qu’il ne s’effondre pas. A gauche aussi, on chasse le Macron. Benoît Hamon dénonce "l’imposteur" qui séduit, mais trompe les travailleurs. Emmanuel Macron "creux comme un tambour" pour Nicolas Dupont-Aignan. Marine Le Pen, elle, le surnomme "super chouchou", le candidat du système et des médias. Emmanuel Macron subit le sort réservé au favori. Qu’est-ce qui a changé ? Emmanuel Macron fait peur parce qu’il ne s’effondre pas. A gauche, à droite, et même dans les médias, il faut le reconnaître, beaucoup croyaient que la bulle Macron finirait par éclater. Trop fragile, trop rapide, trop baroque. Mais à trois semaines de l’échéance les salles sont toujours aussi pleines, les sondages toujours aussi hauts, les ralliements se multiplient. D’où l’accentuation des attaques.
A découvert. C'est aussi l'occasion de voir ce qu’il a dans le ventre. La promenade est terminée. Affaire Fillon, primaire meurtrière au PS... Jusqu’ici, Emmanuel Macron courait dans son couloir, bien à l’abri, alors que ses concurrents chutaient les uns après les autres. Il est maintenant à découvert et il va devoir assumer son rôle de favori en ripostant à ses adversaires. Samedi, il a cogné François Fillon à Marseille en scandant "honte" aux Républicains qui font la course derrière le FN. Il a aussi fait des allusions claires aux affaires qui plombent son adversaire tout en démontrant aux électeurs qu’il est solide, cohérent, y compris sur son programme. Une chose est sûr, le "tous contre Macron" sera une des "punchlines" du débat de demain soir.