C'était l'annonce politique de mercredi soir. Anne Hidalgo a appelé à l'organisation d'une primaire ouverte à gauche en vue de l'élection présidentielle. Très rapidement, les principaux partis politiques de gauche ont répondu défavorablement à la requête de l'actuelle maire de Paris. Sur Europe 1 jeudi matin, le candidat écologiste Yannick Jadot a expliqué qu'il n'y participerait pas "parce que l'élection est dans quatre mois et demi : il faut être un peu sérieux". Il a profité du micro de Sonia Mabrouk pour dire tous ses arguments contre l'initiative de la candidate socialiste.
Avec cet appel, "[Anne Hidalgo] a pris acte que sa candidature ne portait pas l'espoir et que sa candidature ne pouvait pas rassembler" selon lui. "Vous ne pouvez pas faire campagne en prétendant vouloir rassembler et être le plus petit dénominateur commun", a-t-il asséné en référence aux faibles intentions de vote en faveur de la candidate socialiste.
Mélenchon estime être le seul à accéder au second tour
L'initiative d'Anne Hidalgo n'a aucune chance d’aboutir parce qu’aucun candidat de gauche ne l’a acceptée. Il y a deux types de candidats : ceux qui ne décollent pas dans les sondages, soit ceux qui sont à moins de 5% comme Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg, qui plaident donc pour cette union. De l'autre côté, il y a ceux qui dépassent les 7%, qui souhaitent que les autres candidats se rallient à eux. Yannick Jadot considère qu’il a déjà remporté une primaire, c'était la primaire écologiste. Même tonalité pour Jean-Luc Mélenchon qui estime être le seul capable d’accéder au second tour de la présidentielle.
Une candidature Taubira ?
En résumé, cette primaire est morte née, et c'était peut-être l'objectif d'Anne Hidalgo. Depuis plusieurs semaines, la gauche cherche une solution pour essayer de n’avoir qu’une seule candidature et surtout une candidature qui fasse plus de 5%. Certains ténors ont même essayé de convaincre François Hollande, qui a décliné. Lui n’approuve pas l’initiative d’Anne Hidalgo, mais il dit beaucoup de bien en privé, d’un nom, celui qui revient le plus d’ailleurs pour fédérer la gauche : Christiane Taubira. On finit par se demander si Anne Hidalgo, comme Arnaud Montebourg n’ont pas cherché, au fond, à se retirer de la présidentielle, sans le dire, à travers cette porte de sortie qui fait un vrai flop pour l'heure.