Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le PS en vue de la présidentielle, a espéré dimanche 2 millions de participants au scrutin des 22 et 29 janvier pour "propulser" le vainqueur, qui devra, selon lui, "rassembler la gauche". "Si on passe le cap des 2 millions, on se donne l'assise à partir de laquelle le vainqueur ou la vainqueure aura de la force politique" car "la primaire, ça n'est que la petite présidentielle", a déclaré ce député et ancien ministre de l'Éducation lors de l'émission Questions politiques de franceinfo, en partenariat avec France Inter et Le Monde.
Moins de bureaux de vote qu'en 2011. A ce sujet, "le fait qu'il y ait 1.600 bureaux de vote de moins qu'en 2011 m'inquiète un peu. Il est l'illustration de la fatigue des appareils, dont l'appareil du Parti socialiste", a développé cet ancien porte-parole du PS. Il a cependant dit sentir "sur le terrain un vrai regain d'intérêt" de l'opinion pour cette primaire, à quatre jours du premier débat télévisé entre les sept candidats en lice, dont quatre socialistes. Quelque 8.000 bureaux de vote sont prévus. Solférino espère entre 1,5 et 2 millions d'électeurs, contre près de 2,7, puis 2,9 millions de votes aux premier et second tours de la primaire de 2011.
Construire des passerelles avec le reste de la gauche. "Il s'agira de voir si cette primaire est utile au rassemblement de la gauche ou si elle ne change rien à ce qui est le paysage éclaté de la gauche", a ajouté Benoît Hamon. Interrogé sur le moyen de réduire à gauche le nombre de candidats à la présidentielle, l'ancien ministre a évoqué "deux conditions". La première est de "se voir et de s'estimer avec les uns et les autres - Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot s'il l'accepte, Emmanuel Macron -, quelles sont les questions autour desquelles des passerelles existent et des rassemblements sont possibles", selon lui. En cas de victoire à la primaire, "le 30 janvier au matin, je prendrai mes responsabilités et je leur demanderai aux uns et aux autres de les rencontrer", a-t-il promis.
La deuxième condition est "de ne pas faire de sa candidature un préalable", sinon "on va arriver à une discussion fermée d'avance", a prévenu Benoît Hamon. "Nous verrons de quelle manière nous arrivons à construire un scénario qui peut embrasser bien des aspects de la vie politique : pas simplement la présidentielle mais, derrière, le rassemblement de la gauche aux législatives", a esquissé ce député des Yvelines.