C'est une ultime rencontre avant le verdict des urnes. Le débat de jeudi entre Alain Juppé et François Fillon fera peut-être bouger les lignes. Dans une tribune publiée dans Le Figaro, 215 parlementaires de la droite et du centre appellent en tous cas à élever le débat après les attaques de lundi. François Fillon aurait prévu de lisser son discours, quand, de son côté, Alain Juppé entend dénoncer le manque de sérieux du projet de son adversaire.
De nombreux renforts. Chez François Fillon, pas d'euphorie ni d'excès de confiance. François Fillon doit consacrer sa journée à travailler, il ne veut voir personne pour mieux se concentrer sur le débat. Mardi, il s'est entraîné avec son entourage pour tester ses formules. Les équipes de Bruno Le Maire et des proches de Nicolas Sarkozy sont venus l’aider à peaufiner ses arguments lors d'une réunion mardi soir.
Rendre le discours plus acceptable. Rien n'est laissé au hasard, notamment le vocabulaire à employer. Par exemple, on conseille à François Fillon de parler de "suppression d'emplois publics", plutôt que de "suppression de postes de fonctionnaires". Il s’agit de lisser son discours, de le rendre plus acceptable, car François Fillon ne veut pas tomber dans le piège de la brutalité et c'est précisément là ou veut l'emmener son adversaire Alain Juppé. La consigne a été passée aux militants chargés de relayer le débat sur Internet : "il faut éviter les phrases chocs et polémiques". François Fillon veut désormais incarner, dans cette dernière ligne droite, un candidat apaisé et serein.
L'acmé de la campagne.Alain Juppé a, de son coté, choisi de se détendre pour pouvoir aborder sereinement la confrontation de ce soir. Le candidat n’a aucun rendez-vous à son agenda et devrait passer du temps chez lui, avec sa femme. Depuis lundi, il a fait de ce débat le point d’orgue de la campagne de l’entre-deux-tours, commandant de nombreuses fiches à ses conseillers.
Renverser la vapeur. Il devrait néanmoins passer une bonne heure dans son QG, pour passer en revue la liste de ses divergences avec François Fillon. Le maire de Bordeaux espère casser le côté "sérieux" de François Fillon en pointant ses approximations. "C’est notre seule chance de renverser la vapeur", confie son porte-parole Benoist Apparu. "Alain Juppé sera combatif, offensif, mais à aucun moment il ne sera excessif ou dans l’agressivité", assure-t-il. Le maire de Bordeaux a compris que les attaques du début de semaine étaient contre-productives, et qu’il fallait aller au fond des choses.