J-1 avant le second tour de la primaire de la gauche. Et après le gros cafouillage qui a entouré pendant plusieurs jours la publication des résultats du premier tour, l'annonce de ces résultats sera une nouvelle fois scrutée de près demain soir. D'ailleurs des modifications ont été apportées à l'organisation au siège du PS, rue de Solférino. Comment le Parti Socialiste espère-t-il éviter de nouveaux dysfonctionnements, de nouveaux soupçons ? Explications.
"Les journalistes auront accès, en temps réel, à l’ensemble des résultats". Le PS a choisi de jouer la carte "portes ouvertes". Pour éviter toute nouvelle accusation de bidouillage, dès l'annonce des premiers résultats partiels, la presse aura, cette fois, accès à la salle où remontent ces résultats.
Cette salle, Europe 1 a pu la visiter cette semaine avec le président du comité organisateur de la primaire, Christophe Borgel, qui promet donc la transparence : "vous avez là les représentants de chaque candidat, les membres de la Haute autorité, avec des bureaux, et une quinzaine d’ordinateurs, sur lesquels ils ont le système de remontée des résultats. Ensuite ils valident et dans la soirée, l’ensemble des journalistes auront accès, en temps réel, à l’ensemble des résultats, bureau de vote par bureau de vote".
10% des présidents de bureaux de vote ont changé. Pour que la remontée se fasse plus vite que la semaine dernière, et sans interrogation, dans une autre salle, un étage plus bas, l'assistance téléphonique pour les présidents de bureaux de vote va passer de 10 à 15 personnes. Cela se fera toujours soit par une application smartphone, soit par téléphone, mais il y aura plus de gens pour répondre aux présidents de bureaux qui ont un souci technique. Cela accélérera le processus.
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Mais l'autre challenge, c'est qu'environ 10% des présidents de bureaux de vote changent pour le second tour. Cette semaine, le PS a donc testé leurs numéros de téléphone, pour leur envoyer les codes qui leur permettront de se connecter au serveur et être sûr qu'ils y auront tous accès...
"Cela s’appelle tricher !" Interrogé sur le risque de pouvoir voter deux fois – ce qu’accréditent des témoignages de journalistes au premier tour – Christophe Borgel est en colère : "cela s’appelle tricher ! Et c’est un drôle d’état d’esprit. Cet aléa, qui permet à quelqu’un qui a déménagé de voter dans son bureau de vote d‘origine et dans le nouveau, est un aléa qui existe dans chaque élection."
Bien que remonté, il ne passera pas de consignes supplémentaires aux présidents de bureaux, arguant une nouvelle fois de sa confiance en les électeurs, "qui ne sont pas des tricheurs".